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"Ici, normalement c'est Beyrouth...": les stations au ralenti, le blues des médecins de montagne

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En l'absence de remontées mécaniques dans les stations de ski françaises, les médecins de montagne n'ont pratiquement aucun patient à prendre en charge dans les cabinets médicaux. Conséquence, Beaucoup d’entre eux sont en danger.

Une salle d'attente vide, en pleine vacances de février, "c'est complètement surréaliste". Le cabinet du Docteur Jean-Christophe Journoud est pourtant situé juste au pied des pistes, à Courchevel. "Ici, normalement c'est Beyrouth. Il y a des patients absolument partout d'habitude", raconte-t-il à RMC.

ais cette année, pas de remontées mécaniques et donc moins de blessures liées au ski. "La traumatologie représente habituellement 80-90% du chiffre d'affaires". Et avec 80% d'activité en moins, ça devient compliqué pour le médecin de payer le loyer, "un peu moins de 20.000 euros", le matériel de radiologie, "100.000 euros".

Car en temps normal, si son cabinet fonctionne toute l'année, c'est grâce au chiffre d'affaire réalisé en hiver. Désormais, l'avenir s'écrit donc en pointillé: "J'ai encore trois enfants et si je vois que je ne m'y retrouve pas, je suis tout à fait capable de retrouver un travail tranquille dans la vallée".

Il faut donc que le gouvernement intervienne.

C'est une question de santé publique, prévient Pierre-Jean Ternamian, le représentant des médecins libéraux à l'union régionale des professionnels de santé:

"95% des urgences qui arrivent en station sont gérées par le médecin de montagne. Demain ces population de montagne qui y habitent à l'année, n'auront plus de services de soin".

Et à Courchevel, trois des six médecins de la station ne travaillent pas actuellement.

Romain Poisot et Martin Bourdin (avec Guillaume Dussourt)