"Il lui a présenté ça comme une faveur": un dentiste mis en examen après la mort d'une patiente

Deux dentistes et une assistante dentaire ont été mis en examen en juin dernier après la mort d’une patiente en juillet 2023 des suites d'une opération dans un cabinet du bassin d'Arcachon en Gironde. Le premier dentiste est mis en examen des chefs d'homicide involontaire et de non-assistance à personne en péril. Un deuxième dentiste et leur assistante dentaire ont été mis en examen du chef de non-assistance à personne en péril.
Ce sont les enfants de la victime qui ont porté plainte. Ils accusent le praticien d’avoir effectué un surdosage pendant l'anesthésie. La victime, une retraitée de 68 ans qui vivait en Guadeloupe, avait succombé à un arrêt cardiorespiratoire alors qu'elle subissait une nouvelle pose d'implants.
"On est toujours en colère"
Aujourd'hui, Marjorie et Guillaume ses enfants, sont en colère. Photos de leur maman toujours souriante dans les mains, les sentiments sont toujours les mêmes un an après son décès:
“On est toujours en colère et ça ne s’arrêtera pas tant qu’on ne lui aura pas rendu justice”, indique Marjorie.
Un dentiste anglais radié
En juillet 2023, la femme rencontre un dentiste britannique, qui lui promet de l’opérer rapidement. "Il lui a présenté ça comme une faveur. On a su plus tard que ce n'en était pas une. Si on avait su faire les recherches correctes sur cette personne, on aurait vu qu’il avait été radié en Angleterre et ça aurait tout changé", appuie Guillaume.
Mais le dentiste avait le droit d’exercer en France. Alors il l’opère 10 jours après leur première rencontre, incompréhensible pour Marjorie. “Pourquoi ne pas prendre le temps de bien analyser les choses avant d’opérer quelqu’un, avant d'administrer ce genre de médicament”, se demande-t-elle.
Le praticien nie être à l'origine du surdosage
Des médicaments retrouvés en quantité anormale dans le sang de la victime par les enquêteurs. Mais le dentiste nie être à l'origine d'un surdosage. Une version contestée par Maître Courtois, avocat des enfants.
“Les analyses le prouvent. C’est bien son intervention, ce dentiste-là qui a donné ces médicaments. Entre les dires et la vérité médico-légale, il y a un monde, mais c’est la réalité médico-légale qui va l’emporter, c’est sûr”, assure-t-il.
L'homme a été placé sous contrôle judiciaire et a interdiction d'exercer. Son avocat a fait appel de la décision.