"Il toussait mais pas beaucoup": émotion et inquiétude dans un collège de Crépy-en-Valois après la mort d'un prof atteint du coronavirus

À Crépy-en-Valois, dans l'Oise, la ville de 15.000 habitants où enseignait le premier Français mort du coronavirus, l'émotion et l'inquiétude touche les élèves et les enseignants du collège La Fontaine.

Tous les mardis et vendredis, Yousra, élève en classe de sixième au collège La Fontaine de Crépy-en-Valois, retrouvait avec plaisir son professeur de technologie: "C’était mon professeur principal, il était très gentil, il faisait souvent des blagues", explique-t-elle au micro de RMC. Élève en 4e dans le même collège, Maélys est aussi très affectée par le mort de l'enseignant de 60 ans, atteint du coronavirus : "Je pense souvent à lui. J’aimerais bien écrire une lettre à ses proches pour leur donner du courage".

Juste avant les vacances scolaires, Yousra l’avait bien noté, son professeur était malade : "Il toussait mais pas beaucoup". Mais elle était loin d'imaginer qu'il avait contracté le coronavirus. A 4 jours de la rentrée, la collégienne est aujourd’hui soucieuse: "Je m’inquiète parce que je me dis que des professeurs auraient pu être touchés en salle des profs ou des élèves. Moi je n’ai rien eu donc tout va bien pour l’instant".

Incertitude sur l'ouverture du collège lundi

Une inquiétude partagée par le corps enseignant:

"Il s’agit de ne pas céder à la panique. Il va falloir que l’on attende des consignes claires de notre administration pour pouvoir a la fois répondre aux familles mais aussi aux inquiétudes des élèves puisque nous allons être en première ligne", s’inquiète Sophie Abraham, secrétaire adjointe du SNUIPP de l’Oise.

Sur RMC, Jérémie a confié que le professeur décédé enseignait la technologie à sa fille: "On a été choqués hier matin en apprenant la nouvelle. Il a remis les bulletins de notes aux enfants le 11 février. Il est tombé malade le 12 et il était absent. Ma fille l'avait tous les mercredis, la dernière fois, c'était le 5 février. On ne savait pas pourquoi il était absent" s'inquiète le papa.

Les professeurs comme les élèves ne savent pas si le collège ouvrira ses portes lundi. L'académie d'Amiens n'a pas encore tranché.

Caroline Philippe et Garance Munoz (avec Guillaume Dussourt)