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"Il va falloir réparer ce préjudice": une agente administrative non-vaccinée réclame 19.000€ minimum

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Non-vaccinée contre le Covid, Elsa, agent administrative de l'hôpital de Montélimar, va reprendre du service cette semaine. Dans "Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story, elle explique qu'elle réclame une compensation pour le préjudice moral et financier de sa suspension.

Les 0,3% d'agents hospitaliers publics suspendus pour avoir refusé le vaccin contre le Covid vont pouvoir reprendre le chemin du boulot ce lundi 15 mai. Le décret du ministère de la Santé a été publié au Journal Officiel dimanche, actant l'officialisation de la levée de la suspension des personnels de santé non-vaccinés. Ce décret suspend l'obligation vaccinale mais ne l'abroge pas.

Tous les soignants suspendus depuis août 2021 peuvent ainsi reprendre leur travail. Les employeurs sont tenus de leur proposer une réintégration au plus vite, et si possible dans les deux semaines qui viennent pour le secteur public.

Les réintégrés derniers ont le droit de reprendre leurs fonctions sur le poste qu'ils occupaient avant, mais les employeurs peuvent également leur proposer un poste équivalent dans la même zone géographique si le poste est désormais occupé par quelqu'un d'autre.

"J'ai juste décidé de ne pas me soumettre"

Elsa R. est secrétaire adjointe de la CGT de l’hôpital de Montélimar. Non-vaccinée, cette agente administrative témoigne sur dans "Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story, expliquant qu'elle va donc reprendre le travail ce mardi sans trop d'inquiétudes.

"Il y aura peut-être un petit malaise au début, mais je n'ai aucune crainte par rapport à ça. Ils ont été vaccinés sous la contrainte avec un chantage au salaire", estime-t-elle.

Mais elle explique qu'elle compte surtout demander réparation pour le préjudice subi durant cette suspension.

"Il va falloir réparer ce préjudice, qui est financier, moral, et sur des trimestres de retraite. Le libre choix de consentir et de disposer de notre corps est un droit fondamental. Je n'ai pas choisi, j'ai juste décidé de ne pas me soumettre", justifie-t-elle.

Elle explique avoir travaillé six mois en CDD dans une entreprise privée pour nourrir ses enfants et payer son loyer. "Et heureusement, on a eu des aides, notamment pour le paiement de nos recours juridiques, via des dons et des associations", explique-t-elle.

S'il fallait rétablir intégralement son salaire non-versé, cela représenterait 19.000€ pour 12 mois, "uniquement pour le préjudice financier, pas moral", souligne-t-elle, sous-entendant qu'elle réclame donc plus pour cette période de suspension.

J.A.