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"Ils travaillent en parallèle dans leur cabinet": dans le Maine-et-Loire, des généralistes créent un réseau de maisons médicales dédiées aux cas de coronavirus

Selon des données publiées ce jeudi par Santé Publique France, au moins 40.000 "nouveaux cas" de coronavirus ont été diagnostiqués par les généralistes la semaine dernière. Ces médecins emploient désormais le terme de "marée montante" pour décrire la propagation du virus.

Ils sont souvent le premier voire le seul contact de la population avec le personnel soignant. Les médecins généralistes sont eux aussi en première ligne dans la lutte contre l'épidémie de Covid-19. 

C'est dire le rôle des médecins de ville dans la gestion de la crise. Des médecins qui se retrouvent parfois démunis face à l'afflux de patients dans leurs cabinets et face au manque de moyens.

"On se démerde comme on peut"

Comment soigner sans propager le virus? Quelles solutions pour mieux affronter la vague épidémique? Certains subissent, d'autres s'organisent. 

Carine Rolland est médecin généraliste à Nantes. Dans son cabinet, tous les jours, elle continue de consulter "à poil", comme elle dit: "On n’a jamais affronté un virus pareil et on n’a rien. Quand je dis rien, c’est rien. On n’a pas de masque, on n’a pas de gant, on n’a pas accès au dépistage. On se démerde comme on peut. On recycle des vieux masques, on est démunis, délaissés et sacrifiés".

"Ils consultent dans leur cabinet l’après-midi et reçoivent tous les patients chroniques"

Pour soulager la médecine de ville, d'autres ont trouvé des solutions comme dans le Maine-et-Loire, les généralistes ont créé un réseau de maisons médicales dédiées à la gestion des cas suspects de coronavirus.

Equipé en masque, en gant, en blouse, Luc Fouché est le Président de l'ordre des médecins du département: "Les généralistes qui travaillent dans les maisons dites Covid, ce sont des médecins qui travaillent en parallèle dans leur cabinet. Les médecins vont y faire des permanences de trois heures d’affilée, ce qui leur permet de continuer à aller consulter dans leur cabinet l’après-midi et recevoir tous les patients chroniques".

Le risque, nous dit-il, serait d'oublier ces malades qui souffrent de diabète, d’hypertension, malgré la crise, il faut continuer à pouvoir les soigner.

Juliette Droz (avec C.P.)