Inquiétude sur la dette française: "Pas que la faute du Covid-19, mais aussi de 30 ans d'inaction politique"

Alerte sur la dette française qui va encore s'envoler avec les nouvelles mesures du gouvernement pour palier à la crise liée au coronavirus.

La dette française atteint des niveaux assez préoccupants. La France est obligée d'emprunter tous les ans beaucoup pour financer ses dépenses courantes. Normalement, cette année, on n'aurait dû emprunter que 200 milliards d'euros, ce qui était déjà un record absolu et très préoccupant.

Il y a quelques semaines on nous a dit que finalement, pour financer toutes les mesures comme le chômage partiel, les baisses ou annulations de charges, ce sera 245 milliards. Et mercredi on nous a dit, pour financer les plans d'aide au tourisme, à l'auto, à l'aéronautique que ce sera finalement c'est 260 milliards d'euros qu'il va falloir emprunter cette année.

La dette française progresse de ... 230 millions par jour

Et ça, c'est de l'argent que nous avons de plus en plus de mal à rembourser, ce qui fait que notre dette cumulée va grimper. Elle était déjà de 2.400 milliards d'euros avant la crise. A la fin de l'année on sera à 2 700 milliards !

En gros la dette de la France elle progresse d'environ 2.700 euros par seconde, 230 millions par jour. C'est 39.000 euros par personne. C'est à dire que même un nouveau né à peine débarqué dans ce monde hérite d'une dette de 39.000 euros qui va encore progresser dans les prochaines années.

Les taux bas de la BCE ne dureront pas éternellement

Alors cet argent, on va arriver à l'emprunter parce qu'on a des taux d'intérêts très faibles. Mais ça c'est uniquement grâce à la politique de la banque centrale européenne qui aujourd'hui rachète une partie de notre dette et nous permet d'emprunter à des taux très bas, mais ça ne durera pas éternellement.

Et surtout il faut arrêter de penser comme le disent certains un peu facilement qu'on va pouvoir annuler une partie de cette dette. Ca créerait un véritable cataclysme dans le secteur financier auprès de toutes les banques, les assureurs qui nous ont prêté depuis des années.

Et surtout, imaginez qu'un dirigeant français annonce son intention de négocier une annulation même d'une partie de la dette française, dans la minute, dans la seconde qui suit, qui acceptera de nous prêter de l'argent avec la certitude d'être remboursé un jour?

Qui va payer cette dette à terme?

Les autres ne paieront pas pour nous. Donc pour l'instant on nous dit qu'il n'est pas question d'augmenter les impôts. Et effectivement ça casserait le début de reprise économique. Mais d'ici quelques années ce sera difficile d'y échapper.

Probablement des impôts en plus et aussi des recettes en moins ce qui veut dire qu'on devra revoir de fond en comble notre modèle de protection sociale. Retraites, sécu, chômage... On ne vivra pas éternellement à crédit. Et ce ne sera pas que la faute du Covid-19. Ce sera aussi la faute de 30 ans d'inaction politique pour sauvegarder un système qui prenait déjà l'eau depuis bien longtemps.

Guillaume Paul (avec J.A.)