Isolement des malades du Covid-19: pourquoi certains s'y opposent?

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Les malades du Covid-19 seront-ils bientôt obligés de s'enfermer chez eux ? C'est le souhait d'Emmanuel Macron qui a annoncé mardi soir dans son allocution qu'il souhaitait l'ouverture d'un débat au parlement. Dans la foulée, le groupe Agir - qui appartient à la majorité - a déposé mercredi une proposition de loi, avec entre autres, une amende de 1.500 euros en cas de non-respect et une gratification de 30 euros par jour d’isolement pour ceux qui se conformeraient à la règle.
Mais rien n'indique que ces dispositions suffisent à persuader tous les Français de ne pas travailler même contaminés. C'est le cas notamment de Teddy, artisan à son compte qui n'a pas arrêté ses chantiers le mois dernier malgré le Covid-19 qui l’épuisait: "J'avais encore de la fièvre, j'étais encore extrêmement affaibli mais j'ai travaillé. J'ai récupéré au boulot mais j'ai fait des journées de 8h où j'étais pas bien. Je n'ai pas le choix. Si je ne travaille pas pendant une semaine je n'ai aucune rentrée d'argent donc je suis bien obligé de travailler alors que les charges continuent de pleuvoir".
"Quand j'étais malade j'allais au boulot. On est en plein air je ne vois pas où je suis dangereux quand je travaille", assure-t-il.
"Il faut qu'ils soient parfaitement compensés, comme pendant un arrêt maladie"
Alors payer une amende de 1500 s’il ne respecte pas son isolement hors de question pour Teddy: "Il n'y a aucune logique, je ne vois pas pourquoi on mettrait des amendes à des gens qui continuent de travailler". Et la gratification financière, 30 euros par jour, promise par le gouvernement fait sourire Teddy: "C'est une plaisanterie".
L’association France assos Santé réclame elle une compensation financière plus importante pour convaincre les personnes qui sont contagieuses de s'isoler: "Il faut qu'ils soient parfaitement compensés, comme pendant un arrêt maladie en fait. Le but c'est d'aider le patient à protéger ses proches et qu'il nous empêche d'avoir une troisième vague", plaide Jean-Pierre Thierry conseiller médical de l’association. Au-delà de l’aspect financier, il demande aussi un accompagnement social des personnes qui s’isolent et la mise à disposition d’un logement le temps du confinement
