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"J’ai acheté un fond de commerce et on m’empêche de l’exploiter": malgré les nouvelles restrictions à Marseille, certains restaurateurs comptent rester ouverts

Certains restaurateurs envisagent de rester ouverts tandis que la mairie assure que les policiers municipaux ne dresseront pas d'amende aux resquilleurs.

Depuis dimanche soir, les bars et cafés marseillais sont fermés à l'instar de ceux d'Aix-en-Provence. Une baisse de rideau prise par arrêté pour tenter d'enrayer la seconde vague de Covid-19. Mais cette fermeture après une première partie d'année déjà compliquée, ne ravit pas les professionnels de la restauration. Certains envisagent d'ailleurs de rester ouverts tandis que la mairie assure que les policiers municipaux ne dresseront pas d'amende aux resquilleurs.

Et malgré le risque encouru, Delphine, gérante d'un restaurant dans la cité phocéenne se dit prêt à braver le danger:

"J’ai eu des coups de fil de collègues qui m’ont dit de ne pas le faire en disant que j’allais être toute seule. L’Umih, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, a fait passer un message à tout le monde en disant de ne pas le faire parce qu’ils n’allaient pas pouvoir nous protéger et que les sanctions étaient trop grosses. Je n’ai pas beaucoup de place dans mon resto donc je vais de toute façon sortir des tables et je vais voir ce qu’il va se passer", assure-t-elle ce lundi matin sur RMC.
"J’ai 1200 euros de crédit par mois, j’ai acheté un fond de commerce et l’on m’empêche de l’exploiter. Ce n’est pas la vente à emporter qui va faire mon chiffre, ça ne fera même pas mes charges", précise la restauratrice.

Le risque d'une fermeture administrative

Une décision prise après avoir eu beaucoup de mal à démarrer son exploitation: "J'ai acheté mon fond de commerce en février 2019. En mars j'étais en travaux et en mars 2020 on a fermé avec le confinement. On m'a dit que j'allais avoir l'aide si je faisais moins 50% de chiffre d'affaires par rapport à l'année dernière. Or j'avais déjà fait zéro euro donc je n'ai pas eu d'argent", explique Delphine.

Et les aides d'avril et mai ont seulement pu lui permettre de payer son loyer et ses factures. En octobre, le paiement de ses crédits recommence. Et ce n'est pas l'aide de 1500 euros de l'Etat qui pourra l'aider déplore la restauratrice.

L'arrêté préfectoral précise que tous les contrevenants se verront notifier une amende dont le montant n'est pas connu. Des procédures administratives pouvant aller jusqu'à la fermeture pourront être engagé et enfin, si des contaminations sont constatées au sein de restaurants restés ouverts, les personnes malades seront en droit d'attaquer les restaurants.

Guillaume Dussourt