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"J'ai dû arrêter de travailler": le combat de Karima, en grève de la faim, qui dénonce la mauvaise prise en charge de son enfant autiste

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Karima, la mère de Yohann 12 ans, est en grève de la faim pour dénoncer le manque de prise en charge des enfants autistes, alors que les centres spécialisés sont débordés.

Depuis le 13 octobre dernier, Karima Gouali a cessé de s'alimenter pour interpeller sur le cas de son fils, Yohann, 12 ans. Atteint d'autisme sévère, il sollicite constamment l'attention de sa mère, alors qu'il se trouve sur liste d'attente depuis plusieurs années pour intégrer des centres spécialisés. 

"C'est du 24 heures sur 24. Il peut me demander de sortir à n'importe quel moment. Il n'a pas la notion du jour ou de la nuit. J'ai dû arrêter de travailler", explique-t-elle au micro de RMC.

"Le temps d'attente est énorme, je ne peux pas attendre 20 ans"

Une situation épuisante: "Il dort trois heures, il est en forme et bien moi aussi il me réveille, je suis obligée de me lever. Je dors trois heures depuis des années. Quand je veux me reposer 48 heures ça nous coûte 510 euros quand on l'envoie avec une association le week-end".

"C'est un cri d'alarme, je n'ai pas trouvé de centre adapté pour mon fils, il est 50e sur liste d'attente, sachant qu'une personne sort tous les ans. Le temps d'attente est énorme, je ne peux pas attendre 20 ans", ajoute Karima.

Mais les choses pourraient changer. Sa grève de la faim a fait réagir et elle a obtenu un rendez-vous le 2 décembre avec les services de l'Etat pour évoquer le cas de Yohann.

Bettina de Guglielmo, Martin Cadoret (avec G.D.)