"J’en suis malade": elle doit faire 120 km pour voir son mari en Ehpad et attend une place plus proche

Edwige aime Gérard depuis plus de 40 ans. Mais aujourd’hui, Gérard (75 ans) souffre de la maladie à corps de Lewy. Son cerveau s’éteint peu à peu, il perd ses capacités cognitives, le langage, la mémoire. Hospitalisé cet été, il vit désormais en unité fermée, dans un Ehpad dans la Drôme, alors qu’Edwige habite en Isère.
"J’ai 70 ans et je suis obligée de faire 120 km si je veux aller le voir. Cela fait 40 ans qu’on est mariés, je me retrouve toute seule dans un grand appartement. Pour moi, c’est dur, surtout de savoir mon mari si loin", confie-t-elle à RMC s’engage avec vous. Edwige fait la route tous les quinze jours, avec ses enfants. Elle a bien fait une demande de rapprochement familial, dans plusieurs maisons médicalisées proches de chez elle. Sans succès.
"Depuis qu’il est hospitalisé, je fais tout pour que qu’il revienne au moins dans la région, pour que je puisse aller le voir et ses amis aussi. Moi, j’en suis malade, mes fils aussi", explique Edwige.
Un rendez-vous dans un Ehpad proche grâce à RMC
Pourquoi sa demande n’aboutit-elle pas? Parce qu’il n’y a pas suffisamment de places. On en dénombre 8.000 dans le département de l’Isère. Et selon les projections de la Drees, la direction des statistiques publiques, au niveau national, il existe 700.000 places en Ehpad pour 18,1 millions de séniors. Ça fait une place pour 25 personnes de plus de 65 ans. C’est trop peu. Mais ce constat s’explique: le maintien à domicile est l’option plébiscitée par les politiques publiques depuis plusieurs années maintenant, même si ce n’est pas toujours adapté.
RMC s’engage avec vous a contacté une dizaine d’établissements dans la région de Grenoble. L’un d’eux s’est montré intéressé, mais lorsque nous lui avons précisé que Gérard avait besoin d’aide pour se nourrir, le médecin coordinateur nous a fait comprendre qu’il n’avait pas les bras pour ça… Un autre Ehpad nous confiait devoir "faire face à de plus en plus de situations de résidents à troubles cognitifs" qu’il n’arrive pas toujours à prendre en charge...
Edwige et Gérard patientent désormais avec un véritable espoir, pour la première fois, grâce à RMC s’engage avec vous. Nous avons littéralement remué ciel et terre, et Edwige a rendez-vous ce mercredi pour un entretien de pré-admission pour son mari dans un Ehpad à 15 minutes en voiture de chez elle (6 km, précisément). A l’issue, Gérard sera en tête de liste d’attente et devrait pouvoir être transféré rapidement.