Je buvais jusqu'à 2 bouteilles de vodka par jour pour noyer mes problèmes

A la veille d’un colloque consacré à l’alcoolisme des femmes, RMC a recueilli le témoignage d’une ancienne alcoolique. Virginie Hamonnais, qui a écrit le livre "Noyée dans l'alcool", était l'invitée de Jean-Jacques Bourdin sur RMC.

Ce vendredi face à Jean-Jacques Bourdin, Virginie Hamonais a tenu à témoigner sur son alcoolisme.

"J'ai bu jusqu'à deux bouteilles de vodka par jour et ce que je pouvais trouver. Au départ, on boit pour deux raisons: noyer ses problèmes ou combler un vide. J'ai connu un traumatisme et j'ai commencé à boire car ce traumatisme était trop important. Je n'ai pas été consulter les médecins et je me suis tournée vers l'alcool", a-t-elle raconté sur RMC.

"On sombre dans l'alcool sans s'en apercevoir car c'est un vecteur de sociabilisation. C'est le meilleur anxiolytique du monde. L'ambiance à la maison était un peu stressante et j'ai voulu rendre l'atmosphère plus gaie. Et ça a fonctionné immédiatement. Au début vous pensez maîtriser l'alcool et c'est l'alcool qui vous maîtrise", a-t-elle aussi décrit.

"En tant que femme, on n'a pas le droit de boire"

Virginie Hamonais a aussi tenu à souligner l'isolement des femmes alcooliques:

"En général, les femmes boivent chez elles, en cachette. On arrive à le cacher. En tant que femme, on n'a pas le droit de boire. Quand on voit un homme boire, on le trouve sympathique, rigolo, mais une femme n'a pas le droit de tomber dans l'alcool, et une mère de famille encore moins". Une conférence est d'ailleurs organisée ce samedi par l'association Addic'Elles à Paris pour lever ce tabou.

Aujourd'hui, Virginie Hamonais estime que la prévention face à l'alcool n'est pas suffisante: "Il faut protéger notre jeunesse et les femmes. On habitue les jeunes à des goûts mojito sans alcool. Il y a des mesures contre la cigarette, mais je n'ai jamais vu la cigarette briser des familles ou rendre des gens violents. L'alcool est un produit destructeur, il rend fou. Il faut prendre des mesures".

P.B.