Karim, filmé en réanimation puis victime de fausses rumeurs, est mort du Covid

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C’est une mise au point qui était attendue. Jeudi, la direction de l'hôpital de Montreuil a publié un communiqué pour lever tous les doutes sur la mort de Karim. Celui-ci est mort du Covid le 20 décembre dernier. Il avait été victime d’une campagne de rumeurs et de dénigrement. Ce jeudi, l’hôpital a confirmé qu’il était bien en réanimation chez eux, qu’il était non vacciné, qu’il avait voulu témoigner et lancer son appel. Ce n’était donc pas une intox.
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Il regrettait de ne pas être vacciné
En effet, Karim, de son vrai nom Abdelkrim Azzaoui, était hospitalisé à l'hôpital de Montreuil en réanimation. Quelques jours avant sa mort, il a été interviewé par une équipe de l'AFPTV. Il disait regretter de ne pas être vacciné, d’avoir écouté toutes ces conneries sur YouTube et il lançait un appel: “Il faut se réveiller et aller se faire vacciner”.
Cette interview a ensuite été diffusée par de nombreuses chaînes dont BFMTV, qui l’a utilisée avec d’autres témoignages allant dans le même sens, recueillis à l'hôpital de Nice.
Forte campagne de dénigrement
Ensuite, sur les réseaux sociaux, des comptes antivax, avec des captures d’écran trompeuses, ont fait croire que Karim avait témoigné deux fois. Depuis Montreuil et depuis Nice. Et donc forcément, que tout cela était une manipulation et que Karim était un acteur. Des centaines de commentaires ironiques ou haineux ont été publiés.
Sauf que malheureusement Karim n’était pas un acteur. Il était employé à la mairie des Lilas, en Seine-Saint-Denis, depuis 20 ans. Il travaillait dans les services de la restauration scolaire. Il avait trois enfants, une fille de 16 ans et des jumeaux de 13 ans.
Les collègues de Karim à la mairie ont tenu à témoigner et dire leur émotion à propos de la mort de leur ami, mais aussi à propos des fausses rumeurs qui ont sali sa mémoire. Les soeurs de Karim dans Le Parisien dénoncent un lynchage médiatique.
Dans son communiqué, la direction de l'hôpital a également demandé instamment aux médias de bien vouloir rétablir la vérité.
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