La Belgique lance un plan anti-tabac ambitieux: la France doit-elle faire pareil ?

Le gouvernement prépare un plan anti-tabac qui prévoira une série de hausses de prix, l'introduction de paquets génériques sans logo et l'extension des zones non fumeurs, rapporte mercredi Le Parisien-Aujourd'hui en France. /Photo d'archives/REUTERS/Toby - -
Après un programme national de lutte contre le tabac (PNLT) efficace sur la période 2018-2022, le ministère de la Santé prépare une nouvelle version 2023-2027.
Le plan anti-tabac 2023-2027 devrait être présenté la semaine prochaine, selon le Comité national contre le tabagisme.
La Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale organise jeudi et vendredi des auditions dans le cadre de la proposition de loi "visant à interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique".
La Première ministre Elisabeth Borne avait indiqué début septembre que l'interdiction de ces cigarettes électroniques jetables puffs serait annoncée lors de la présentation du nouveau plan national de lutte contre le tabagisme.
L'objectif d'une génération sans tabac à l'horizon 2032
"Nous attendons un plan national de lutte contre le tabagisme à la hauteur des enjeux que représente le tabac aujourd'hui pour la société française. Le tabac tue chaque année 75.000 personnes" explique Loïc Josseran, médecin, président de l'Alliance contre le tabac sur RMC.
"On veut un moratoire fiscal : le prix du paquet n’a fait que suivre l’inflation, on a le même prix depuis le COVID. La hausse du prix du tabac, c’est la mesure qui fonctionne le plus" affirme Loïc Josseran, médecin, président de l'Alliance contre le tabac.
"Il faut un paquet à 16 euros pour qu'on puisse avoir une réelle efficacité" explique Loïc Josseran, médecin, président de l'Alliance contre le tabac.
"Les pro-tabac demandent à agir contre le marché noir mais c’est de la flûte enchantée, ce marché noir il est de l’ordre de 5%, on a 15% d’achats qui sont faits en transfrontalier et duty free" affirme Loïc Josseran sur RMC.
Avec 75.000 décès par an en France (13 % des décès), soit 200 morts par jour et une moyenne de 30 à 50 % des fumeurs chroniques qui décèdent d'une affection liée au tabac, celui-ci représente la première cause de décès évitable.
Le cancer tue chaque année 45.000 fumeurs, alors que les maladies cardio-vasculaires en tuent 18.000.
Un plan anti-tabac ambitieux lancé en Belgique
En octobre dernier, le gouvernement de Belgique, avec le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Franck Vanderbroucke, a dévoilé dix mesures chocs pour lutter contre le tabagisme.
Elles devraient entrer en vigueur dès le 1er janvier 2024 après un passage prochain devant la Chambre des représentants.
De plus, L’interdiction de fumer dans certains endroits va s’étendre à partir de 2025 aux lieux fréquentés par les enfants et les jeunes.
Les parcs animaliers, terrains de sport et même entrées de certains lieux publics sont notamment concernés, tout comme dans les taxis ou les bus privés dès le printemps 2024.
Il sera aussi interdit de fumer dans un périmètre de dix mètres à l’entrée et à la sortie des établissements de soins, d’accueil et d’enseignement, ainsi que des bibliothèques publiques.
Le remboursement de nouveaux traitements, à savoir les thérapies de substitution nicotinique, est en cours d’examen par la Commission de remboursement des médicaments.
Une décision sera prise au printemps 2024.