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La France manque de toilettes publiques: un député veut imposer des quotas en ville

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Le député LFI de Haute-Garonne François Piquemal propose d'établir dans la loi un quota d'au moins une toilette publique pour 2.500 habitants.

La France manque de toilettes publiques. Voilà ce que dit le député LFI de Haute-Garonne, François Piquemal, qui a déposé une proposition de loi pour obliger les villes à disposer d'au moins une toilette publique pour 2.500 habitants. "C’est un enjeu de santé publique" souligne le député, "pour les personnes porteuses d’une maladie, comme celle de Crohn ou du diabète, pour les anciens, pour les enfants".

"Ça prête à sourire et pourtant, ça revêt des facettes très politiques de nos villes. On peut juger des civilisations à l'aune de leurs moyens d'assainissement. C'est un enjeu de santé publique, un enjeu d'égalité entre les femmes et les hommes, et d'accession sociale", résume-t-il sur RMC ce mercredi.

L'invité de Charles Matin : Instaurer un quota de toilettes publiques par habitant ? - 27/11
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Un enjeu d'égalité sociale au sens qu'en cas d'urgence, il faut entrer dans un bar et bien souvent consommer pour pouvoir accéder aux WC. "On veut que les gens ne soient pas contraints à cela", résume François Piquemal.

"Je fais entre deux voitures et puis voilà..."

Car une toilette pour 2.500 habitants, comme à Rennes, ce n'est aujourd'hui pas le cas dans de nombreuses villes, comme Toulouse et Marseille, où il n'y a qu'un seule toilette pour 40.000 habitants. Paris n'est pas mieux lotie. A la sortie des toilettes publiques, sur les grands boulevards, on tombe sur Laurent, qui confie que c'est la troisième fois de la journée qu'il y passe pour cause de "petite vessie". Pour ce commercial, sur la route toute la journée, trouver des toilettes relève de "la chasse au trésor".

"Il y en beaucoup qui sont en maintenance, des fois c'est très compliqué... On perd une heure de boulot en fait", note-t-il.

Enfin ça, c'est pour ceux qui ont le courage de s'y engouffrer. Marie-Sophie le dit de toutes ces forces: "Je n'y vais jamais! C'est une infection et ça pue tout autour... C'est dégueulasse", lance-t-elle avec dégoût.

Avant de révéler son astuce en cas d'urgence: "Je fais entre deux voitures et puis voilà...", concède-t-elle.

Rendre accessible toutes les toilettes des bars?

Face au manque de toilettes publiques, Hélène a une astruce moins radicale: elle rentre tête baissée dans les cafés et fonce tout droit vers les WC. "Il ne faut avoir aucune honte, et ça marche", salue-t-elle.

Pour faire face à la demande, de plus en plus de commerces parisiens mettent à disposition leurs toilettes sans obligation de consommer. Comme Loup, qui gère un bar.

"C'est juste du bon sens. Il n'y a pas beaucoup de toilettes dans la rue. Tous les bars devraient accepter d'ouvrir leurs toilettes", selon lui.

A Paris, des dizaines de commerces sont déjà répertoriés sur l'application "Ici toilettes", chargée de recenser tous les établissements volontaires.

J.A. avec Alfred Aurenche et Amélie Courtet