"La réalité dépasse la fiction": le témoignage de Christine, infirmière à l'hôpital de Pontoise où le service de réanimation est saturé

Alerte sur les hôpitaux d'Ile-de-France. Ils luttent contre le temps pour trouver des lits et du personnel, face à l'accélération du nombres de patients atteints du Covid-19.

Le seuil de saturation est désormais tout proche et plusieurs hôpitaux d’Ile-de-France sont au bord de l'asphyxie.

Partout dans la région, et notamment en dehors de la capitale, les lits et les bras manquent pour affronter l'afflux de patients.

"La situation est jugée "extrêmement préoccupante" par le directeur de l'ARS d'Ile-de-France

La situation est jugée "extrêmement préoccupante" par le directeur de l'ARS d'Ile-de-France, Aurélien Rousseau qui décrit "une alerte majeure", et dans plusieurs établissements de la région, la situation devient critique.

C’est le cas dans les hôpitaux de Seine-Saint-Denis. Plus une seule place dans les services de réanimation. Ce jeudi soir, 6 patients nécessitant une assistance respiratoire ont été réorientés. "L'un d'entre eux a dû être transféré jusqu'à Rouen", précise un médecin urgentiste du département. 

Dans le Val-d’Oise, l'hôpital de Gonesse, a même dressé une pancarte sur ses grilles pour recruter. Dessus on peut y lire: "Professionnels de santé: rejoignez-nous". En une semaine, les cas de Covid ont été multiplié par 5 dans cet établissement, 100 patients y sont désormais prise en charge, d'après un soignant. 

"Tout est stressant, tout est inquiétant"

Une surchauffe constatée aussi à l'hôpital de Pontoise. Devant la charge de travail, et l'arrivée ininterrompue de patients, une cellule psychologique a dû été ouverte pour le personnel soignant. Christine Appiani est infirmière, représentante CGT dans cet hôpital.

L'établissement suffoque depuis le début de la semaine et n'arrive plus à prendre en charge les patients graves atteints de Covid-19.

"La réa est pleine, saturée. Tout à l’heure c’était un de nos patients de médecine qui ne pouvait plus descendre en réa donc il a été emmené à Argenteuil parce qu’il y avait un lit de disponible. D’une heure à une autre, d’une matinée sur un après-midi, il faut s’adapter en permanence. Tout est stressant, tout est inquiétant, la réalité dépasse la fiction. Tout ce que tout le monde est en train de vivre, c’est terrible".

Alfred Aurenche (avec C.P.)