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La santé en tête des préoccupations des Français, devant le pouvoir d'achat, selon une étude

Un médecin. (Photo d'illustration)

Un médecin. (Photo d'illustration) - orzalaga - Pixabay

La santé constitue cette année "le premier sujet de préoccupation des Français", devant le pouvoir d'achat qui était en tête en 2023 ou l'immigration --classée sixième à égalité avec d'autres thématiques--, selon un sondage Ipsos pour le CESE, publié mercredi.

Interrogés sur les "trois sujets qui les préoccupent le plus", 40% des Français sélectionnent "leur santé et celle de leurs proches" (+3 points par rapport à 2023), et même 42% au sein des catégories socio-professionnelles défavorisées, selon l'enquête Ipsos et le rapport annuel sur l'état de la France du Conseil économique, social et environnemental (CESE).

S'ensuivent le pouvoir d'achat (34%, -6 points), la situation économique et financière du pays (28%, +5 points) et la situation politique (24%, non mesurée l'an dernier). L'immigration arrive sixième (18%, constant), à égalité avec l'instabilité géopolitique ou l'avenir du système de retraites.

Difficulté d'accès aux soins

Après deux années d'inflation record, la hausse des prix redevient plus contenue (2%), mais les Français peinent à joindre les deux bouts: 13% d'entre eux déclarent qu'ils ne parviennent pas à répondre à leurs besoins essentiels, et pour 32% c'est "tout juste".

En termes d'accessibilité aux services publics, un Français sur deux dénonce un difficile accès aux soins, et même 59% parmi les habitants d'agglomérations de moins de 20.000 personnes.

Le CESE souligne d'importantes "inégalités", notamment de santé. Plusieurs départements des régions d'Outre-mer, Hauts-de-France, Grand Est et Centre cumulent "une espérance de vie à 60 ans plus faible et un nombre plus élevé d'années vécues en mauvaise santé".

Les hommes parmi les 5% les plus aisés vivent 13 ans de plus que les 5% des hommes les plus pauvres, un écart réduit à 8 ans chez les femmes.

Politiques "déconnectés", démocratie mal-aimée

Le CESE relève qu'un accès moindre aux services "pèse négativement sur l'attachement à la démocratie". Ainsi, "15% des Français déclarent qu'ils ne seraient pas prêts à défendre la démocratie si elle était en danger", note l'étude, et "plus inquiétant, 23% ne sont pas convaincus qu'il s'agisse du meilleur système politique existant".

Parmi les moins attachés à la démocratie, "les jeunes et les personnes défavorisées sont largement surreprésentés", pointe l'enquête. "Un Français sur deux juge que seul un pouvoir fort et centralisé peut garantir l'ordre et la sécurité (51%)".

"L'enjeu, c'est d'enrayer la tentation des régimes autoritaires", estime le président du CESE Thierry Beaudet dans une interview au Parisien. Quant à la classe politique, elle est "déconnectée des réalités des citoyens" pour près de 8 sondés sur 10, selon l'enquête Ipsos.

Une défiance qui se retrouve jusque dans leur participation à la vie de la société: 35% des sondés sont bénévoles dans une association, plutôt que dans un syndicat ou une organisation professionnelle (12%) ou un parti politique (7%).

Le CESE a adopté mercredi en séance plénière son rapport annuel. Avant de lancer dans un communiqué un appel à "se rapprocher des territoires" pour "co-construire des réponses aux problèmes du quotidien". Il juge urgent notamment d'approfondir "l'association des citoyennes et des citoyens aux processus de décision".

RMC avec AFP