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Santé

La surmédication, un problème de santé publique majeur: "Plusieurs milliers de décès par an"

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Les médicaments sont consommés en trop grande quantité en France selon le Leem, qui représente les entreprises qui en fabriquent. Le syndicat lance une grande campagne de sensibilisation et vise notamment les personnes âgées.

Nous consommons trop de médicaments. C'est l'alerte lancée par l'organisme qui représente les entreprises du médicament, à travers une campagne de sensibilisation. Le Leem met en garde sur les conséquences de l'accumulation de traitements médicamenteux chez les personnes âgées notamment.

Car près de la moitié des plus de 65 ans prennent au moins cinq médicaments différents par jour, selon des données de l'Assurance maladie, augmentant le risque d'effets indésirables. Il y a également un objectif financier. Dans le cadre projet de loi de financement de la sécurité sociale, le Leem s'est engagé à faire 300 millions d'économies via la baisse de volume de médicaments.

Sept médicaments différents chaque jour pour Helena. "Pour l’instant, je suis bien soignée", confie-t-elle. Trop couvée plutôt, estime Nadine, dont le semainier déborde. “On a l’impression d’être soi-même en rente de médicaments. On en a beaucoup, on peut en prendre le matin, l’après-midi, au goûter… Je ne suis pas sûre que tout soit essentiel”, confie-t-elle.

Trop de médicaments: des risques pour la santé et des conséquences pour l'environnement

Un problème de surprescription par les médecins pour Christine Bihr, la pharmacienne. "C’est compliqué parce que c’est vrai aussi que quand vous avez quelqu’un qui a du diabète, vous ne pouvez pas lui enlever ses hypoglycémiants. Ce qui est important à mon avis, c’est quand même de refaire le point tous les ans pour voir s’il y a des choses qu’on peut alléger”, estime-t-elle.

Au-delà de cinq médicaments par jour, ce sont des risques de mauvaises interactions entre les molécules.

“Le premier enjeu est sanitaire. Le mauvais usage des médicaments, c’est plusieurs milliers de décès par an, au moins 200.000 hospitalisations. Et le deuxième enjeu, il est d'ordre économique”, indique-t-il.

Sans compter les conséquences pour l'environnement de cette surconsommation, et du gaspillage de médicaments.

Marion Gauthier avec Guillaume Descours