"Le dépistage massif se retourne contre nous": le président du conseil départemental accuse l’ARS de stigmatiser la Mayenne
Une décision "diplomatique" qui provoque la colère. Lundi, la Belgique a interdit à ses ressortissants de se rendre en Mayenne. La raison ? une flambée des cas de Covid-19 dans le département de l’ouest de la France où la décision du gouvernement belge passe mal. Dans le viseur des Mayennais, l’Agence régionale de Santé qui par ses chiffres "alarmistes" aurait poussé la Belgique à "stigmatiser" le département, estime-t-on au conseil départemental.
"Les Mayennais sont exaspérés d’être montrés du doigt pour la seconde fois. Dès le début de la reprise après l’apparition de quelques clusters, l’ARS avait déjà voulu tester 300.000 Mayennais alors qu’on arrive difficilement à 1500 tests par jour. La preuve, au bout de 4 semaines on avait testé que 25.000 personnes", a déploré ce matin sur RMC Olivier Richefou, le président du conseil départemental qui estime qu’il n’y a "pas de problème en Mayenne".
Un impact sur le tourisme ?
"Plus on teste plus on trouve ! L’ARS se base sur quatre taux : le taux de patients en réanimation, or il n’y a personne dans ce cas-là dans le département. Le taux d’hospitalisation ? il est dans la moyenne nationale. Le taux de positivité, le rapport de cas positifs par rapport au nombre de tests, est de 2,4% dans notre département, comme dans pleins d’autres département ! Enfin le taux d’incidence, qui rapporte le nombre de nouveaux cas positifs à une pathologie donnée, est lié au nombre de tests et comme on a beaucoup testé on a beaucoup trouvé", dénonce-t-il.
Et si les infectiologues privilégient le recours aux tests massifs pour casser les chaînes de contamination et isoler les malades comme ce fut le cas en Corée du Sud, le président du Conseil départemental plaide lui pour le "contact-racine", dès que l’on rencontre un cluster. "Comme on a perdu les chaines, on a dû lancer une campagne de dépistage massif. Or ce dépistage massif se retourne contre nous avec un taux d’incidence élevé", plaide Olivier Richefou, qui déplore que l'industrie touristique soit pénalisée par ces chiffres.
Depuis lundi, le port du masque est obligatoire dans les rues de 69 communes de Mayenne. Entre le 25 et le 30 juin, le nombre de nouveaux cas positifs au Covid-19 est passé de 54 à 109 puis de 109 à 219 entre le 30 juin et le 6 juillet. Si la Préfecture écarte tout projet de reconfinement du département, un Conseil de défense sanitaire doit évoquer le cas de la Mayenne, ce vendredi.