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Le secteur de l'apprentissage mis en danger par la crise du coronavirus

Avec un manque de visibilité et une incertitude du calendrier de reprise de l’activité, les apprentis ne cachent pas leur inquiétude.

Une aide pour l’apprentissage, c’est ce que réclame le MEDEF dans un communiqué publié mercredi. 10.000 euros pour tout recrutement intervenu avant le 31 décembre. Alors que l'apprentissage a connu un succès record l’année dernière avec 368.000 contrats signés, la crise sanitaire risque de casser cet élan.

Après deux ans d’apprentissage dans un grand hôtel parisien Mohammad postule dans un autre établissement pour étoffer sa formation.

“Au début, ils m’ont accepté et ensuite, ils m’ont appelé pour me dire qu’à cause de la crise sanitaire, ils n’allaient pas pouvoir prendre d’apprentis. J’imagine les autres entreprises, les autres hôtels vont avoir la même réaction. Donc j’ai l’impression que tout tombe à l’eau”, indique-t-il. 

Une sécurité pour les employeurs

Une détresse partagée par son directeur au centre de formation d’apprentis de Villepinte, Francis Barbier. “C’est dramatique parce que ce jeune, il va falloir qu’il cherche et l’hôtel s’il ne le prend pas ce n’est pas parce qu’il ne veut pas le prendre. Ce sont des hôtels qui prennent trois, quatre apprentis chaque année, mais là ça va être beaucoup plus compliqué pour eux”, précise-t-il.

Dans ce CFA sur les 500 élèves, plus de 90 % sont au chômage partiel. L’aide de 10.000 euros demandée par le MEDEF est pour ce directeur indispensable.

“Pour un apprenti comme ça, ça représente dix mois de salaire. Donc c’est quand même une espèce de sécurité qui va permettre aux hôteliers et aux restaurateurs de voir l’avenir en se disant que pendant quelques mois, je ne me soucie pas de comment je le paye”, détaille-t-il.

Comme beaucoup d’autres élèves, s’il n’a pas de stage en septembre Mohammad envisage de renoncer à sa formation.

Margaux Bédé avec Guillaume Descours