Le Tramadol et la codéine devront être prescrits sur une ordonnance sécurisée dès le 1er mars 2025

Les ordonnances sécurisées infalsifiables seront bientôt nécessaires pour prescrire le tramadol et la codéine pour éviter les fausses ordonnances et le risque de dépendance. Après un premier report, l’ANSM (l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament) confirme à RMC ce mercredi 19 février 2025, qu'elles seront bien obligatoires au 1ᵉʳ mars.
Pour rappel, les ordonnances infalsifiables ont un QR code unique ou un papier spécifique. Les délivrer prend un peu plus de temps pour les médecins, car il y a davantage de vérifications. Mais "ce n'est pas un gros problème", tempère Patricia Lefébure de la Fédération des Médecins de France.
Ultime réunion entre le ministère de la Santé et l'ANSM vendredi
Pouvoir scanner les QR en pharmacie, en revanche, c'est plus compliqué: jusqu'à peu, un quart des officines n'avaient pas de logiciel permettant de les lire. Désormais, “quasiment toutes sont équipées”, assure Philippe Besset président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France.
C'est maintenant à l'hôpital que ça coince: actuellement, dans ces établissements, les ordonnances infalsifiables sont peu accessibles, souvent sous clé. Elles pourraient bientôt ne plus l'être. Leur accès risque d'être facilité pour les soignants pour des raisons pratiques. Au risque qu'elles soient volées ou falsifiées. Soit l'inverse de ce que souhaite l'ANSM.
Autre possibilité, pointe Marguerite d'Ussel, secrétaire générale de la société savante de la douleur (SFETD): que les médecins délaissent le tramadol et la codéine à cause des contraintes logistiques. Et par conséquent prescrivent des antalgiques moins efficaces pour les patients. Des craintes qui seront évoquées d'ici deux jours. Selon nos informations, une ultime réunion sur ce sujet se tient vendredi avec le ministère de la Santé et l'ANSM.
Selon des données issues du Réseau Français d’Addictovigilance, le pourcentage d’ordonnances suspectes pour le tramadol est passé de 6,9 % en 2013 à 17 % en 2022. Les décès liés au tramadol représentaient 35 % des cas de décès toxiques par antalgiques en 2022, soit 48 décès sur 135.