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Les cabines de téléconsultation dans le viseur de la Haute Autorité de Santé

La Haute Autorité de Santé recommande de durcir les règles pour les implantations de cabines de téléconsultation

La Haute Autorité de Santé recommande de durcir les règles pour les implantations de cabines de téléconsultation - RMC

La Haute Autorité de Santé recommande un encadrement des cabines de téléconsultation que l'on trouve dans les pharmacies, les mairies ou les supermarchés. Le dispositif sert pourtant à lutter contre les déserts médicaux. Mais encore faut-il qu'elles soient implantées au bon endroit.

Elles sont dans des pharmacies, des mairies mais aussi dans des supermarchés et bientôt des gares. Faut-il mieux encadrer l'installation des cabines de téléconsultation, qui permettent d'avoir un rendez-vous en quelques minutes avec un médecin à distance?

Mercredi, la Haute Autorité de Santé a recommandé de durcir les règles pour mettre en place ce dispositif. Alors que 1,6 million de patients renoncent chaque année à se faire soigner à cause de difficultés d'accès aux soins, ces cabines doivent permettre de lutter en partie contre les déserts médicaux.

Un durcissement des règles recommandé par la Haute Autorité qui ne rassure pas les syndicats médicaux.

“Je préférerais pas de télécabine du tout. Il s’agit bien d’une médecine de moindre qualité, tout simplement parce que le cadre n’est pas favorable à ça”, pointe Agnès Giannotti, présidente de MG France.

Un système qui ne règle pas la question des déserts médicaux

Selon cette généraliste, les cabines ne répondent surtout pas à la promesse initiale de remédier aux déserts médicaux. “Cela profite en fait non pas à des patients dans des déserts médicaux, très malades, exclus du système de soins, mais plutôt à une patientèle citadine, jeune et en bonne santé”, assure-t-elle.

Un argument entendu par les acteurs du secteur, conscients des limites du système.

“Les déserts médicaux vont se résoudre avec de vraies organisations territoriales qui mettent beaucoup plus de temps que simplement mettre en place une cabine”, explique Jean-Pascal Piermé, président du LET, un groupement des entreprises de télésanté.

Mais encore faut-il, selon lui, que la législation n’aille pas trop loin dans la régulation. “Il ne faut pas que le cadre tue l’innovation autour de l’accès aux soins”, appuie-t-il.

Depuis 2021, il y a plus de 9 millions de téléconsultations par an. C’est seulement 4% des consultations facturées à l’Assurance Maladie.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours