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Les Français manquent de sommeil: "Je dors seulement 2h30 par nuit, c'est affreux", témoigne Nadia

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Le ministre de la Santé encourage la sieste au travail et à l’école pour lutter contre la fatigue croissante des Français. Alors que le manque de sommeil devient un enjeu de santé publique, la pratique divise mais séduit de plus en plus, notamment en entreprise. Témoignages d’un pays qui commence à reconsidérer l’art de fermer les yeux quelques minutes en pleine journée.

Le ministre de la Santé se dit "très favorable à la sieste" au travail ou à l'école: Yannick Neuder a présenté mardi 22 juillet une feuille de route interministérielle "en faveur d'un sommeil de qualité". Car le sommeil des Français ne cesse de se dégrader. Un adulte dort en moyenne 7 heure par nuit. C'est 1h30 en moins en 50 ans.

Et un Français sur deux se plaint d'avoir un sommeil de mauvaise qualité, selon le ministre, ce qui a des impacts sur la santé. Yannick Neuder souhaite donc que les entreprises qui le peuvent puissent aménager des espaces de pause, au calme, qui permettent aux salariés de faire des micro-siestes.

La sieste peut faire bondir la productivité

La sieste au travail, certains ont déjà franchi le pas. Pour Amaury, la sieste au travail, c'est un grand oui, mais seulement depuis chez lui: “quand je suis en télétravail, je fais tout le temps une sieste de 20 minutes après manger. ça m’aide à etre plus concentré l’après-midi. Le coup de barre fait que je suis moins productif”.

Selon un sondage, près de 70% des Français se disent favorables à l'instauration de la sieste au travail, mais la pratique met mal à l'aise Marie-Albane, agente immobilière. “Ce n’est pas très bien vu, ça fait un peu flemmard. Ce n'est pas du temps de travail. Je l’admets, j’ai peut-être un peu une vision old-school du boulot, mais pour moi, au travail, on bosse”, explique-t-elle.

Malgré les idées reçues, certaines entreprises font le pari de la sieste. C'est le cas chez Schneider Electric, où un temps de repos est autorisé, mais encadré dans des salles prévues à cet effet.

“On ne contrôle pas l’accès, ce qu’on veut, c’est garantir une certaine rotation de l’espace. C’est 30 minutes de sieste, maintenant, si la personne a besoin de se reposer plusieurs fois dans la journée, parce que sa situation singulière le nécessite, bien sûr qu’elle pourra y aller dans la journée”, explique Julie Legoubin, directrice inclusion. Et une sieste de 10 à 30 min peut faire bondir la productivité d'un salarié de 34% selon une étude de la NASA.

"Ça dépend des nuits, parfois je dors 2h, parfois 6h”

"Je me lève à 2h30, je dors 5h par nuit, je fais des siestes dans le camion", assure Geoffrey, auditeur et chauffeur-routier en Isère. Pareil pour Jean, 35 ans, également chauffeur, mais en Haute-Savoie. Il dort aussi 5h en moyenne par nuit, mais a pris l’habitude de faire la sieste tous les jours “pendant 20/25 minutes”.

Jérémy, économe en restauration dans les Alpes-Maritimes, fait la sieste au boulot tous les midis: “j’ai une petite pause d’une heure, j’essaye de manger en vitesse et ça me laisse une demi-heure pour me poser sur ma chaise et dormir. Ça relance direct”.

Dans l’Oise, Christelle, 54 ans, travaille de nuit et ne peut pas faire de sieste au travail. “En fin de semaine, je suis très fatiguée, j’essaye de rattraper le week-end. Mais c’est compliqué. Ça dépend des nuits, parfois, je dors 2h, parfois 6h”, témoigne-t-elle au 3216 sur RMC ce mercredi.

Enfin, Nadia, aide-soignante dans la Creuse, dors en moyenne 2h30 par jour. “Je ne dors pas bien. Je travaille de nuit donc je m’arrête à 7h du matin, ensuite, je rentre chez moi, mais je ne m'endors pas de suite. Donc, je me couche vers 9h/9h30 et je me réveille à 12h. Je n’arrive pas à dormir plus, c’est affreux, mon capital sommeil, il en prend un coup”, assure-t-elle. La journée, elle essaye de faire des micro-siestes de 20 minutes pour l’aider à tenir.

Valentin Llorca avec C.A