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"Les hommes l'ont bien compris": cette entreprise française a déjà mis en place le congé menstruel

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Alors que l'Espagne vient de voter le congé menstruel et que des députés écologistes veulent déposer une proposition de loi, certaines entreprises françaises ont déjà choisi de le mettre en place. C'est le cas de Louis, un fabricant de meubles en bois près de Toulouse.

En France comme en Espagne? Dans la foulée de l'adoption outre-Pyrénées jeudi du congé menstruel, plusieurs députés écologistes veulent déposer une loi sur le sujet comme le révèle RMC ce vendredi. Sébastien Peytavie veut même tester la mise en place d'un congé-maladie en cas de règles douloureuses dans son équipe, avec ses collaboratrices.

En France, certaines entreprises ont déjà sauté le pas et mis en place des congés menstruels. C'est le cas notamment de Thomas Devineaux, PDG de l’entreprise Louis, fabricant de meubles en bois près de Toulouse. "On a mis ce programme il y a peine un an et on fera un bilan d'ici deux semaines", explique-t-il dans "Charles Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story.

"Chaque femme a la possibilité, une fois par mois, d'utiliser, si elle a besoin, une journée de congé ou de télétravail menstruel, sans justificatif. C'est un système basé sur la confiance. Car si on veut que ce soit un outil activable et utilisable, il faut que ce soit facile à utiliser", assure-t-il.

Seuls neuf congés utilisés sur 90 possibles

Concrètement, les employées qui en ont besoin ont ainsi juste à prévenir Thomas Devineaux la veille ou le matin même. Aujourd'hui, sur les huit femmes que compte son entreprise (pour 17 employés), sur 90 jours de congés menstruels disponibles, neuf seulement ont été utilisés.

Ce projet de congé menstruel est venu de son équipe, assure Thomas Devineaux, qui explique que son entreprise est engagée sur l'égalité hommes-femmes: "Pendant deux, trois mois, deux personnes de l'équipe ont travaillé sur le sujet en discutant avec tous les employés et ensuite, on a mis en place le programme tous ensemble", raconte-t-il.

Un comité interministériel le 8 mars

"Les hommes de l'entreprise ont bien réagi. On s'est basé sur les données terrain et non sur le ressenti. Et ce n'est pas ressenti comme une inégalité pour eux. Ils ont bien compris cela et sont les premiers à défendre le projet", ajoute Thomas Devineaux qui assure que les premiers retours sont positifs.

Et il l'assure, ce modèle pourrait être applicable aux autres entreprises, en l'adaptant à chaque besoin.

Du côté du gouvernement, le sujet de la santé des femmes au travail doit être abordé le 8 mars, à l'occasion de la journée de la femme, lors d'un comité interministériel.

G.D.