Les infirmiers libéraux dans la rue ce samedi pour faire reconnaître la pénibilité de leur métier

Barrages filtrants sur des péages, tractages en gare, rassemblements: des infirmiers libéraux descendent dans la rue samedi, pour réclamer des revalorisations et faire reconnaître la "pénibilité du métier". D'après le collectif asyndical des Infirmiers en colère, instigateur d'une mobilisation perlée depuis fin janvier, "vingt points de rassemblement" sont prévus samedi, rapporte l'AFP.
Dominique Diry, est infirmière libérale au Haillan, en Gironde. Préparer la perfusion, laver le patient, les gestes sont précis, 20 minutes top chrono pour garder un peu de temps pour discuter avec lui. Mais parfois, une intervention peut durer 1 heure. "Ca me fait 34,20 € pour une heure de travail. Après les impôts, il ne reste pas grand chose", témoigne Dominique.
Patients en phase terminale : "Souci de tous les instants"
À cela s’ajoute la pénibilité physique du travail, mais pas seulement. "Quand on fait un accompagnement pour les gens qui sont en phase terminale, c'est un souci de tous les instants", confie-t-elle, confirmant que c'est une charge mentale supplémentaire. "On a besoin de toi" lui adresse une patiente.
Agée de 62 ans, Dominique Diry ne peut pas partir à la retraite, financièrement. "Ca me fait 800 euros par mois, ce n'est pas beaucoup". Alors sur sa voiture pour l’instant, un autocollant va rester sur la portière, avec marqué, infirmier libéraux en colère.
Des opérations de tractage avec parfois des "barrages filtrants avec ralentissements" seront organisées, notamment sur des péages à Toulouse et Nîmes, sur un pont d'Aix-en-Provence, sur le parvis des gares de Nantes, Saint-Nazaire ou La Baule (Loire-Atlantique) , ou dans le centre de Lille, pour la plupart à la mi-journée ou en début d'après-midi.
Lancée fin janvier en région Rhône-Alpes dans le sillage du mouvement des agriculteurs, la mobilisation a donné lieu à plusieurs dizaines de manifestations locales depuis.