Les maisons médicales de garde en danger à cause de la nouvelle convention médicale

Un médecin. (Photo d'illustration) - orzalaga - Pixabay
De plus en plus de Français les utilisent: les maisons médicales de garde. Souvent ouvertes tard le soir, le week-end et même les jours fériés, ça fait plusieurs années qu'elles se déploient, notamment pour désengorger les urgences. Mais ces structures sont mises en difficulté par la nouvelle convention médicale, en vigueur depuis le 22 décembre.
La Sécurité sociale veut mettre fin à la majoration des consultations d'urgence. Ou du moins beaucoup mieux les encadrer. Aujourd'hui, quand un médecin n'est pas disponible, un jour férié ou le week-end par exemple, vous devez théoriquement appeler le Samu, le 15. Et ce pour être redirigé - au besoin seulement - vers des médecins de garde.
"Ça permet d'éviter l’encombrement des urgences”
Or pour un centre de soins non programmé ou une maison médicale de garde, vous pouvez vous y rendre directement. Le soignant vous facture alors une consultation d'urgence: de 19 à 40 euros en plus selon l'heure, remboursés par la Sécurité sociale.
Des tarifs qui ont fait bondir les dépenses liées à ces actes non régulés: 47% en plus en 2022. Contre 2% seulement sur toute la décennie précédente. Raison pour laquelle la Sécu serre la vis: désormais, si vous ne passez pas par le Samu pour une urgence, la consultation sera majorée de seulement cinq euros.
Une manière de limiter les abus que la Sécurité sociale ne peut pas encore chiffrer. Elle précise donc à RMC finaliser un diagnostic de ces centres d'ici la fin du premier trimestre 2025, afin de jauger leur pertinence dans le système de garde.
Ce dont ne doute pas Sophie Bauer du syndicat des Médecins Libéraux: "s'il y en a autant, c'est qu'il y a un vrai besoin. Ça permet d'éviter l’encombrement des urgences.” Et c’est bien ce qui inquiète les professionnels concernés… "On est tous d'accord sur le fait que les structures qui majorent puissent être identifiés pour éviter les dérives" poursuit l'urgentiste Maeva Deleveau. Mais la présidente de la Fédération des Centres de Soins Non Programmés demande avant tout que ces structures soient définies concrètement dans le parcours de soins. Car il "faut aussi continuer à assurer les prises en charge" des patients.
Si la situation n’évolue pas, les praticiens vont quitter les maisons médicales, faute de rémunération attractive, et in fine, les patients vont de nouveau se tourner vers les urgences.