"Les prisonniers ont plus peur du coronavirus que de la prison": 3500 détenus libérés pour éviter un propagation de l'épidémie en milieu carcéral
Pour éviter une propagation du Covid-19 dans les prisons, lieux confinés, le gouvernement a décidé de libérer certains détenus des prisons. Pour l'essentiel, ils leur restaient moins de deux mois de détention à purger et n'ont pas été condamnés pour un crime, des actes liés au terrorisme ou des violences conjugales.
Certains étaient aussi en détention provisoire et des magistrats ont choisi de les remettre en liberté jusqu'à leur procès. Ils seront assignés à domicile et seront réincarcérés s'ils ne respectent pas les obligations du confinement. Près de 3500 détenus ont donc été remis en liberté dans le contexte de cette crise sanitaire.
Des détenus soulagés d'avoir quitté une ambiance très particulière en détention avec la crainte de cette épidémie, comme le raconte ce jeune homme de 20 ans libéré il y a deux jours de la prison de Villefranche sur Saône.
“C’était franchement explosif, parce qu’il n’y avait plus d’écoles, plus de sport, plus d’activités. Les jeunes là-bas, ils cassaient des barbelés et des grillages pour faire des tentatives d’évasion. Ils avaient peur de l’épidémie, c’est ça. On est serré, on se frôle, j’avais très peur d’attraper cette maladie là-bas”, détaille le jeune homme.
Réincarcération en cas de non-respect des règles du confinement
Placé en détention provisoire dans une affaire de violences avec arme depuis 9 mois, il a été libéré dans l'attente de son procès. Même chose pour cet autre détenu, sorti de la prison de Meaux Chauconin. Le quotidien y était pour lui une angoisse.
“On n'a pas de produits pour se désinfecter. Il n’y a aucune mesure de protection. Le surveillant peut sortir à l’extérieur et nous le ramener. Ils font la gamelle, le repas, c’est sans masque, sans gants… Les prisonniers, ils ont plus peur du coronavirus que de la prison”, indique-t-il.
Libérés sous contrôle judiciaire, ils devront aller pointer au commissariat, mais seulement à la fin de l'épidémie. S'ils ne respectent pas les obligations du confinement, ils seront à nouveau incarcérés.