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Les restaurants et les bars sont-ils des endroits où l’on se contamine plus qu’ailleurs?

La fermeture des bars et des restaurants à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône est-elle une décision qui fait sens sanitairement parlant ?

La colère gronde à Marseille où restaurateurs, clients et élus locaux déplorent la fermeture des cafés. Ils assurent que les gestes barrières et les règles sanitaires sont respectées et s’interrogent, à l'instar de Renaud Muselier le président de la région sur le nombre de foyers épidémiques réels détectés après des rassemblements dans des restaurants et des bars.

Mais les études sont formelles. Il y en a peu, mais il y en a. Des chercheurs américains, issus du Centre de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) se sont penchés sur le sujet en juillet. Ils ont interrogé 300 personnes venues se faire dépister dans une dizaine d’hôpitaux différents : une moitié a été testée positive, l’autre négative.

Des clusters identifiés dans des bars à Hong Kong

Le résultat est sans appel : les deux groupes ont adopté quasiment le même comportement, fréquenté les mêmes endroits et porté un masque aussi assidument, à une exception près : les cas positifs étaient deux fois plus nombreux à être sortis manger ou boire un verre. Conclusion : il y aurait deux fois plus de risques d’être infecté dans un restaurant, et 3,9 fois plus de risques dans un bar. 

Ces clusters ont été minutieusement étudiés par des épidémiologistes de plusieurs pays, et la revue Nature Medicine s’en est fait l’écho. On apprend ainsi que 106 cas de Covid-19 ont été liés, à Hong Kong, à la fréquentation de quatre bars. À l’origine, ce sont deux clients positifs qui ont fréquenté un établissement de nuit, puis un groupe de musique, qui était présent ce soir-là et qui s’est ensuite produit dans trois autres bars, propageant le virus. Mais dans tous les cas, il s’agissait de lieux clos et non de terrasses… 

Louis Amar (avec Guillaume Dussourt)