Lévothyrox, Dépakine, Mediator... Comment mieux entendre les soucis des patients?

Y aura-t-il un "après" Lévothyrox? Après la remise lundi d'un rapport critique sur la gestion de cette crise sanitaire, Agnès Buzyn promet une information "plus accessible, claire et réactive" sur les médicaments pour les patients.
Le rapport a été rédigé par une mission mise en place en décembre, au plus fort de la crise du Levothyrox. La nouvelle formule de ce médicament pour la thyroïde, introduite en France au printemps 2017, a été accusée par des malades de provoquer d'importants effets secondaires.
Le rapport "révèle de manière particulièrement aiguë les dysfonctionnements possibles en matière d'information et de communication". Parmi les erreurs citées, "l'absence d'anticipation et d'accompagnement" des patients et "une communication de crise artisanale et insuffisamment coordonnée".
"Il est absolument nécessaire d'améliorer l'information et de faciliter les remontées du terrain"
Mais également "une minimisation du ressenti des patients", qui sont pourtant les premiers concernés par les traitements. Magali Léo, co-auteur de ce rapport sur le médicament remis à la ministre de la Santé, était l'invité de RMC ce mardi matin.
"La ministre a fait des annonces après la remise du rapport inspirées par les propositions du rapport. On retient qu'il est absolument nécessaire d'améliorer l'information et de faciliter les remontées du terrain des patients et des professionnels de santé."
"Là, l'idée est de mettre en place des outils pour prendre en compte les remontées des patients"
Le scandale du Levothyrox pourra donc peut-être servir d'exemple pour l'avenir, avec notamment une meilleure veille des institutions et des professionnels du médicament sur les réseaux sociaux pour repérer les premiers frémissements pouvant annoncer des problèmes concernant les traitements.
"A l'évidence, il y a eu un problème, les patients le ressentent encore aujourd'hui, un déni de leur expérience. Là, l'idée est de mettre en place des outils pour prendre en compte les remontées des patients, notamment à l'aide des réseaux sociaux. Et surtout respecter les paroles des patients, qui dans le cas du Levothyrox ne se sont pas senti respectés."