Loi anti-casseurs: "Si 50 députés LREM se sont abstenus, c'est qu'il y a un vrai problème"
L'Assemblée nationale a adopté mardi la proposition de loi LR controversée "anti-casseurs", par 387 voix contre 92, et 74 abstentions, en première lecture. La grande majorité des députés LREM et MoDem, ainsi que des LR et UDI ont voté pour, l'ensemble de la gauche s'est prononcé contre. Le texte sera examiné au Sénat en deuxième lecture le 12 mars, le gouvernement souhaitant une adoption définitive rapide dans le contexte des manifestations récurrentes des "gilets jaunes".
Charles de Courson, député centriste a voté contre ce texte. "J’ai voté sans hésitation contre pour une raison très simple. Cette loi est inutile et dangereuse pour les libertés publiques puisqu’elle vise à transférer des pouvoirs qui sont entre les mains de la justice vers l’exécutif : le préfet. C’est inacceptable", explique-t-il.
"Retour au régime de Vichy"
Le texte, proposé par Les Républicains et voulu par le gouvernement dans un contexte de violence lors des manifestations de "gilets jaunes", était très controversé au sein même de la majorité parlementaire.
"Si 50 membres de la République en Marche se sont abstenus, si le Modem a voté, mais avec son porte-parole qui a émis d’extrêmes réserves et a attendu la deuxième lecture pour prendre une décision définitive, c’est qu’il y a un vrai problème derrière", affirme le député.
Charles de Courson avait notamment comparé ce texte à un retour au régime de Vichy. "Le régime de Vichy, c’est cette dérive. Il a supprimé le Parlement et a transféré les pouvoirs qui étaient dans les mains de l’autorité judiciaire dans les mains de l’exécutif", détaille-t-il. Selon lui, il y a derrière ce texte une manœuvre politique qui vise à récupérer une partie la droite qui demande le respect de la loi.
Plusieurs députés de différents partis ont annoncé qu’ils allaient cosigner un recours au Conseil constitutionnel notamment concernant l’article 2 du texte.