RMC
Santé

Médecins étrangers: le gouvernement allège la procédure de régularisation des "Padhue"

placeholder video
Yannick Neuder, ministre de la Santé, a annoncé une simplification de la titularisation des médecins diplômés hors Union européenne dans les hôpitaux français. Ceux-ci pourront désormais exercer après une épreuve théorique et des stages.

Il s'y était engagé. Le ministre chargé de la Santé et de l'accès aux soins, Yannick Neuder , a publié au Journal officiel jeudi 29 mai deux décrets visant à améliorer le sort des médecins diplômés hors Union européenne.

Ces "PADHUE" (Praticien à diplôme hors Union européenne en France) exercent pour certains dans des hôpitaux français en sous-effectif depuis plusieurs années, et peinent pourtant à se faire titulariser. Ils mettent en cause une nouvelle procédure, qu'ils jugent "trop sélective", et qui les précarise.

Alors cette fois-ci la procédure va changer et va être allégée, selon le ministre.

Une épreuve et des stages

Premier changement : le fameux concours pour exercer en France sera simplifié. Les PADHUE exerçant déjà dans les hôpitaux français ne passeront qu'une épreuve écrite, l'épreuve théorique, au lieu de deux auparavant.

Les lauréats du concours devront ensuite réaliser une série de stages en milieu hospitalier, sous supervision pendant une période de deux ans. Celle-ci pourra être abrégée si le praticien est jugé assez compétent pour obtenir le "graal" : l'autorisation définitive d'exercer.

"Ca fait avancer un petit peu les choses", reconnait Rafik, PADHUE depuis 3 ans. Mais c'est loin d'être suffisant, alors qu'il est aujourd'hui indispensable à son unité de soins palliatifs :

"J'ai un statut de chef de service, je forme des gens, mes patients dépendent de moi... Et je me retrouver, si je réussis ce concours, à aller ailleurs en France pour me retrouver dans la peau d'un stagiaire. On va juste me réévaluer sur ce que je fais ici", défend-il.

Il plaide plutôt pour une évaluation sur dossier et sur approbation d'une commission d'experts. Ce qui lui permettrait de ne pas déserter pendant quelques temps les couloirs de son hôpital, déjà en sous-effectif.

Au total, c'est environ 14% des médecins exerçant en France qui ont fait leurs études de médecine à l'étranger, selon Statista.

Inès Zeghloul et LAM