Les médecins manifestent contre l'obligation de travailler deux jours par mois en désert médical

Les médecins et futurs médecins sont appelés à manifester partout en France contre les dernières propositions visant à lutter contre les déserts médicaux et notamment celles qui consistent à réguler l'installation des médecins.

Les médecins et futurs médecins manifestent partout en France ce mardi. Un rassemblement a lieu notamment à Paris à 14 heures. Une mobilisation contre la proposition de loi de régulation de l'installation des médecins, dont l'article-phare a été adopté début avril par l'Assemblée.

Mais une autre proposition de François Bayrou détaillée vendredi a ravivé la flamme de la contestation. Le Premier ministre voudrait obliger les médecins à travailler deux jours par mois dans des déserts médicaux. Les syndicats dénoncent des mesures inefficaces qui entravent leur "liberté d'installation".

À Bordeaux, une manifestation partira de la fac de médecine à 16h. Ici, travailler deux jours par mois dans un désert médical, est une idée qui ne convainc pas du tout le docteur Arnaud Gaunelle, installé en banlieue Bordelaise.

“Moi comment je fais avec mes patients parce que je travaille à peu près cinq jours par semaine. Donc on laisse des patients sur le côté? Ce n’est pas construit, la profession est vraiment perdue avec toutes ces annonces”, assure-t-il.

Les étudiants moblisés

Le président du collège de médecine générale de Nouvelle-Aquitaine manifestera avec les étudiants en médecine, eux aussi échaudés par une récente proposition de loi qui vise à limiter leur installation dans certaines zones déjà suffisamment dotés de médecins.

“A la fin on n’a plus l’impression d’exercer pour la vraie juste valeur de pourquoi on a fait ce métier, c’est-à-dire soigner les gens et ne pas combler les trous”, indique Edgar étudiant en 3e année. “La plupart des étudiants ne sont pas d’accord. On veut pouvoir choisir où on veut s’installer”, appuie Théa Gressus, en 3e année de médecine. Elle est l’une des coordinatrices de la manifestation de Bordeaux.

“On en a tous marre. Chaque fois que le gouvernement prend une décision, on se demande ce qu’ils font. Si on nous rajoute une contrainte en plus, on va perdre de l’attractivité”, déplore-t-elle.

Au CHU de Bordeaux, 80% des internes se sont déclaré grévistes selon leur syndicat.

Pierre Bourgès avec Guillaume Descours