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Médecins généralistes envoyés en renfort dans les déserts médicaux: une prime de 200€ annoncée

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L'annonce avait fait grand bruit au printemps dernier. Pour palier au manque de soignants dans les déserts médicaux, le ministre de la Santé veut l'envoi de généralistes en renfort sur base du volontariat jusqu'à deux jours par mois. La mesure, opérationnelle dès la semaine prochaine, connaît un certain engouement assure Yannick Neuder sur RMC.

Des médecins généralistes bientôt envoyés en renfort dans des déserts médicaux, jusqu'à deux jours par mois. La mesure annoncée au printemps, sera opérationnelle à partir de "la semaine prochaine", a annoncé Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l'Accès aux soins, lundi, dans les Landes.

Le dispositif s'adresse potentiellement à 2,5 millions d'habitants surtout dans le centre et le Sud-ouest de la France.

“L’idée c’est surtout aussi de permettre que ces médecins aussi soient revalorisés et ils auront donc une prime d’engagement pour souligner leur solidarité territoriale vis-à-vis de leurs confrères de 200 euros par jour, qui s’ajoute à ce qu’ils gagneront par les consultations”, explique ce mardi matin sur RMC, Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins.
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C’est un dispositif qui est ouvert à tous les médecins. "L’idée ce n’est pas de déshabiller un territoire au profit d’un autre", promet Yannick Neuder.

"Les médecins généralistes qui travaillent déjà la semaine et qui font entre 40 et 50 consultations, ce n’est clairement pas la cible. Par contre il peut y avoir des médecins remplaçants, des médecins retraités, des médecins à temps partiel. Et donc on les invite à faire ce dispositif de solidarité territorial qui est un engagement pour apporter ce soin qui est tant attendu dans les territoires", précise-t-il.

Raphaël Duquenoy, installé en Gironde, est l'un des premiers médecins volontaires, et pour lui, il reste encore des questions en suspens. “Quid du remboursement parce qu’actuellement si les patients sont sans médecin traitant ils sont mal remboursés. L’idée c’est d’essuyer les pots cassés pour que ce soit plus simple pour les collègues”, assure-t-il.

"Ca peut être décisif"... si c'est bien organisé

Des réponses concrètes sont attendues dans les prochaines semaines. Avant ça, compliqué de mobiliser souffle un président de syndicat de médecins. N'empêche pour Martial Jardel, co-fondateur d'un collectif qui lutte contre les déserts médicaux, c'est le dispositif à court terme qui manquait.

“Pour l’instant on n’a rien. Il n’y a pas de solution. Et donc là enfin, s’il est bien conduit, et j’insiste sur cette condition parce que ça peut être un fiasco, ça peut être décisif”, souligne-t-il.

D'autres professionnels sont en tout cas moins positifs. "Quel médecin installé veut quitter ses patients pour aller à 200 km voir des gens qu'il ne connaît pas et ne reverra jamais?", raille une présidente de syndicat.

Solène Leroux avec Guillaume Descours