"Moins grave en hiver", "une horreur", "incompréhension"… le scénario d'un couvre-feu généralisé à 18 heures divise
L’idée d’un couvre-feu généralisé à 18 heures sur tout le territoire divise. Notamment à Chantepie, en banlieue de Rennes où les habitants oscillent entre résignation et colère.
Pourtant, le département d’Ille-et-Vilaine, relativement épargné jusqu’ici, voit le nombre de cas par habitant bondir ces derniers jours. Le taux d'incidence a dépassé les 100 cas pour 100.000 habitants le weekend dernier pour atteindre 116 cas pour 100.000 habitants.
"Ça ne me dérange pas tant que ça"
L’Agence régionale de santé de Bretagne met en garde contre cette hausse du taux d’incidence qui "accélère sensiblement avec une activité hospitalière qui augmente également".
D'un côté, se trouvent les fatalistes du couvre-feu à 18 heures: "Ça ne me dérange pas tant que ça. En été je ne le verrais peut-être pas pareil mais en hiver c’est moins grave", explique un habitant.
Mais Sonia, elle, est carrément en colère: "Je ne vois pas l’intérêt parce qu’entre 18 et 20 heures, ça ne va rien changer pour la propagation du virus, à part nous embêter pour faire les courses. On va tous se retrouver le samedi pour faire les courses donc ça va être une horreur dans les magasins".
"Je suis un peu partagé"
Les commerces vont devoir fermer plus tôt. Hugo, libraire à Rennes le sait, mais il essaie de faire la part des choses.
"J’ai l’impression que nous, on est moins touchés que dans le reste de la France du coup on a moins tendance à comprendre pourquoi on subit les mêmes restrictions. Et en même temps, on voit bien qu’il y a des choses très graves qui se passent donc je suis un peu partagé".
Et si la Bretagne a été relativement épargnée, c’est pour une raison simple, rappelle le docteur Thierry Labarthe, président de l’Union régionale des médecins libéraux de Bretagne: "On a bénéficié du confinement au bon moment. Si le couvre-feu peut permettre une stagnation si on est vraiment en Bretagne sur une remontée des cas, je crois qu’il faudra s’y résoudre".
Le gouvernement sait aussi que si la Bretagne reste à l’abri du virus, il sera possible d'y transférer des malades des autres régions.