Mort de Naomi Musenga: trois autres appels au SAMU de Strasbourg posent problème

Six mois après la mort de Naomi Musenga dont l'appel de détresse avait été raillé par une régulatrice du Samu de Strasbourg, un rapport de l'Igas, publié mercredi, a pointé des dysfonctionnements dans cette affaire qui avait bouleversé la France, entraînant la démission immédiate du responsable du Samu.
"La procédure générale de régulation" appliquée par le Samu au moment du décès le 29 décembre 2017 de Naomi Musenga n'était "pas conforme aux recommandations de bonnes pratiques" et "source de risque pour les patients", souligne l'Inspection des affaires sociales. L'Igas pointe les réponses "non adaptées de l'assistante de régulation médicale" qui avait employé un "ton dur, intimidant et déplacé face (aux) demandes d'aide réitérées" de la jeune femme, décédée à l'âge de 22 ans. "Le ton employé (...) et les propos tenus sont particulièrement choquants" d'autant qu'ils s'adressent "à une personne qui exprime une grande souffrance, allant même jusqu'à évoquer sa mort prochaine", insiste l'inspection.
Deux AVC chez un patient paralysé
Normalement, tout appel à caractère médical doit être effectivement transmis à un médecin. Or, les opérateurs du Samu de Strabourg traitaient parfois seulement certaines demandes lorsqu'ils jugeaient qu'il n'y avait pas d'urgence.
Les auteurs du rapport ont ainsi écoutés 80 appels passés à cette période: trois posent problèmes car ils n'ont pas été transmis à des médecins alors qu'ils auraient dû l'être. Comme celui d'un proche d'un patient de 84 ans paralysé en chaise roulante qui avait déjà fait 2 accident vasculaire cérébral et pour lequel il s'inquiétait d'une récidive.
La procédure a depuis été modifié pour éviter de nouveaux drames. En mai dernier, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait confié avoir "aujourd'hui connaissance d'une dizaine d'affaires" comparables à celle de Naomi Musenga, "mais je pense que c'est sous-estimé encore" avait-elle conclu.