"Nous faisons notre maximum": les assureurs jouent-ils le jeu après le coup de pression de Macron?

Le coup de pression d’Emmanuel Macron va-t-il porter ses fruits? Lors de son allocution télévisée du lundi 13 janvier, "Emmanuel Macron a assuré que "les assurances doivent être au rendez-vous de cette mobilisation économique" et qu'il y serait "attentif".
Agnès Pannier-Runnacher, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie, estimait également la semaine dernière sur RMC que certaines banques et certaines compagnies d'assurance ne jouaient pas le jeu.
Les pertes des entreprises dues à la pandémie en France sont évaluées à près de 60 milliards d’euros et les assureurs refusent pour l’instant d’indemniser les pertes d’exploitation estimant qu’elles ne sont pas en capacité de le faire. L’indemnisation d’une catastrophe naturelle "ordinaire" (grêle, inondations…) dépasse rarement 1 à 2 milliards.
Un dirigeant de PME sur deux (55%) craint la faillite de son entreprise
"Si les assureurs devaient couvrir ces pertes évaluées entre 50 et 80 milliards d'euros, il n'y aurait plus d'assureurs-dommages, car l'ensemble des fonds propres du secteur s'élève à 57 milliards d'euros. Il s'agirait d'un risque systémique pour le secteur", estimait Florence Lustman, la présidente de la Fédération française des assureurs, lundi dans Le Figaro.
Mais plus d'un dirigeant de PME sur deux (55%) craint la faillite de son entreprise à cause de la crise liée au coronavirus, selon une enquête réalisée par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) publiée vendredi. 76% disent ne pas avoir été soutenu par leur assureur.
Stéphane Manigold, restaurateur passé cette semaine sur RMC, s'apprête d’ailleurs à assigner son assureur (privé) devant le tribunal de commerce de Paris, estimant que celui-ci se soustrait à ses obligations contractuelles en refusant d'indemniser les pertes d'exploitation.
"Nous faisons notre maximum"
Thierry Martel, directeur général de Groupama et président de l'Association des assureurs mutualistes (AAM) était l’invité de Bourdin direct ce vendredi matin. Il explique que sa filière abonde un fonds de solidarité et qu’il appartient maintenant à l’Etat de répartir les fonds.
"On entend beaucoup en ce moment les cafés et les restaurants mais je pense aussi aux fleuristes, coiffeurs, vendeurs de vêtements etc. qui sont dans une situation toute aussi difficile. Notre démarche est de laisser à l’Etat de laisser la responsabilité de répartir équitablement les dons de solidarité entre les catégories socio-professionnelles. Ce n’est pas à nous de choisir l’une plutôt que l’autre. Nous faisons notre maximum."