"On a complètement perdu le rythme": les élèves de première inquiets de ne toujours pas savoir s'ils passeront ou pas leur oral de Français du Bac

Pour l'instant, d'après nos informations, le gouvernement penche plutôt pour annuler l'oral même si rien n'est définitivement tranché avant le Conseil de Défense de ce matin. Ce qui pourrait soulager les lycéens, en plein stress.

Les élèves de classe de première toujours dans le doute. Leur oral de Français aura-t-il lieu le mois prochain ? Pour l’instant, il s’agit de la seule épreuve du baccalauréat qui n’a pas été annulée, suite à la pandémie du Covid-19.

Les syndicats enseignants et représentants lycéens ont été reçus mercredi à l’Elysée. Ils attendent une décision du gouvernement. Elle pourrait être annoncée ce jeudi après midi par Edouard Philippe ou par le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer, vendredi.

Pas facile d’être aussi efficace à la maison qu’au lycée. César élève de première n’a pas encore pu réviser tous les textes de son programme. “Il me manque Des Coches, de Montaigne, un texte de Madame de Lafayette”, énumère le jeune homme. 

Et encore, il n’y a plus que 15 textes contre 24 prévus au départ. Ce qui pèse le plus sa camarade, Clémence, 16 ans, c’est l’incertitude qui plane autour de cet oral.

“On a complètement perdu le rythme. Remettre un réveil pour travailler, c’est vraiment beaucoup plus compliqué dans cette situation surtout qu’on ne sait même pas s’il a lieu”, explique-t-elle. 

Des élèves dans le doute, mais aussi livrés face à eux-mêmes durant cette période où les lycées sont toujours fermés. “Je suis moins efficace, c’est clair parce que déjà, on n'a pas les profs pour nous conseiller. On ne peut pas avoir une discussion directe avec eux en fait”, indique César. 

Même flou pour les professeurs

Même inquiétude dans le corps professoral. Loys Bonod enseigne les lettres au lycée Chaptal. Même s’il met en place des oraux à distance, difficile pour lui de juger si ses élèves sont prêts.

“Je fais de la révision avec, mais à vrai dire, je ne peux pas vraiment sûr qu’il révise. C’est difficile de savoir dans quelle mesure, ils s’investissent réellement dans les révisions. Ils sont tétanisés, ils ne savent pas dans quelle mesure, il faut vraiment s’y mettre. Ca les empêche un peu de travailler”, assure ce professeur. 

Si l’oral n’a pas de lieu, c’est la note du contrôle continu à l’écrit qui comptera pour le baccalauréat.

Mahauld Becker-Granier et Martin Bourdin avec Guillaume Descours