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"On est le pays au monde où on consomme le plus, malgré une répression la plus forte d'Europe": une vingtaine d'élus réclament la légalisation du cannabis

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Une vingtaine d'élus de tous bords, dont quelques députés LREM, ainsi que des médecins, réclament la légalisation du cannabis dans une tribune.

"Après la crise du Covid-19, il faut légaliser le cannabis, vite!": c’est ce que réclament une vingtaine d’élus de tous bords, dans une tribune publiée ce jeudi.

Ce texte fait suite à une proposition de loi déposée l'été dernier par le député Libertés et territoires, François-Michel Lambert et soutenue par quelques "marcheurs" comme Caroline Janvier, aux côtés de LFI ou de socialistes.

"On se trompe dans la manière d’aborder le sujet"

"Il faut sortir du mensonge dans lequel s’enfonce la France, cette politique de toute répression. En France, c’est 5 millions de consommateurs réguliers. C’est le pays au monde où on consomme le plus par habitant alors qu’on a la répression la plus dur d’Europe", affirme François-Michel Lambert et invité de Jean-Jacques bourdin.

Une amende forfaitaire de 200 euros est expérimentée depuis mardi dans certaines villes de France, avant de concerner progressivement toute la France métropolitaine. Cette infraction est également inscrite dans un casier judiciaire.

Une répression renforcée, qui n’est pas la bonne solution pour faire diminuer les consommation selon le député Liberté et territoires: "Je ne dis pas que c’est bien de consommer du cannabis mais je dis qu’on se trompe dans la manière d’aborder le sujet".

"On laisse 5 millions de personnes consommer un produit qui arrive d’on ne sait où"

Dans L'Obs, les signataires de la tribune, dont la sénatrice écologiste Esther Benbassa ou les députés LREM Sonia Krimi et Joël Giraud, mettent en avant en pleine crise "l'argument économique". D'après leurs calculs, la légalisation "permettrait de faire rentrer chaque année dans les caisses de l'Etat entre 2 et 2,8 milliards d'euros" et de créer "entre 30.000 et 80.000 emplois, notamment dans le secteur agricole".

Ils insistent aussi sur "l'argument sécuritaire" afin de "soulager les forces de police" des interpellations pour "simple usage" de cannabis, et "l'argument sanitaire" pour "maîtriser la distribution et la composition" du produit.

"Aujourd’hui, on laisse 5 millions de personnes consommer un produit qui arrive d’on ne sait où, chargé de pesticide, voire parfois coupé au plastique ou au caoutchouc, avec des conséquences sanitaires extrêmes", explique François-Michel Lambert.
Bourdin Direct (avec C.P.)