"On me demandait de faire le travail de deux personnes": les démissions d'infirmiers en réanimation de plus en plus fréquentes
Les deux premières vagues ont eu raison de Marina, 33 ans.
Elle était à bout, en pleurs, chaque jour avant de rejoindre son service de réanimation: "Je saturais, c'était trop, on me demandait de faire beaucoup trop de choses, on me demandait de faire le travail de deux infirmières. Je ne pouvais pas je ne prenais plus le soin de soigner comme je le faisait avant", explique à RMC cette infirmière en réa.
Malgré la culpabilité d'abandonner ses collègues, l'infirmière démissionne en février dernier pour s'installer en libéral à Marseille: "Il y en a qui reste parce qu'ils ne savent pas quoi faire, ils sont tous à bout en fait".
Comme elle, certains infirmiers en réanimation préfèrent partir, alors même que le président de la République vient d'annoncer la création de lits de réa supplémentaires.
>> A LIRE AUSSI - Covid-19: plus de 5.100 patients en réanimation
"Le turn-over en réanimation est entre 25 et 30% chaque année"
Depuis un an beaucoup de demandes de mise en disponibilité restent en suspens. Sabine Valera, Présidente de la Fédération nationale des infirmiers de réanimation craint de voir une fuite du personnel à la fin de l'épidémie:
"Le turn-over en réanimation est entre 25 et 30% chaque année. On se demande tous justement quel niveau de désertion va-t-il y avoir à la suite de la crise. Est-ce que ce sera plus marqué? on pense que oui mais aucun chiffre ne peut l'appuyer".
Pour limiter l'hémorragie, elle réclame une revalorisation des salaires et une reconnaissance de la spécialité de réanimation pour ces infirmiers. On dénombre environ 10.000 infirmiers de soins critiques en France, en réanimation ou soins intensifs.
>> A LIRE AUSSI - "Ça nous affaiblit psychologiquement": dans les quartiers populaires, la crainte du troisième confinement se fait ressentir