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Santé

"On prie pour que ça ne se dégrade pas": le transfert d'un proche dans un hôpital d'une autre région, une épreuve pour les familles de patients atteints du Covid-19

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Le père de Hakan a été transféré dans un hôpital de La Rochelle. Tous les jours, il appelle l'hôpital pour prendre des nouvelles.

Chaque jour, les hôpitaux du Grand Est, accueillent de plus en plus de malades en réanimation. Pour décharger les hôpitaux, les transferts se poursuivent vers l'étranger. 21 étaient en cours mardi soir vers le Luxembourg, l'Allemagne et la Suisse, selon le directeur général de la Santé. D'autres transferts vers des hôpitaux de France ont déjà eu lieu ces derniers jours. Une épreuve pour les familles et les malades qui se retrouvent éloignés.

C’est devenu un rituel. Plusieurs fois par jour, Hakan appelle l’hôpital. Infecté par le coronavirus, son père est en réanimation depuis 9 jours.

“Quand l’hôpital vous appelle, moi personnellement, j’ai la main qui tremble, la voix qui tremble. On a simplement envie que le médecin nous dise que ça va, que l’état est toujours stable. On prie pour que ça ne se dégrade pas en fait”, confie-t-il. 

D’abord hospitalisé à Mulhouse, son père a ensuite été transféré à La Rochelle où l’hôpital n’est pas encore en tension. Un signe d’espoir malgré la distance. “C’est vraiment les patients qui sont dans un état stable, en voie d’amélioration, qui peuvent être transférés en fait. Les patients qui n’ont pas la force ou l’énergie de subir ce voyage, ils sont maintenus à Mulhouse et suivis de plus près”, explique Hakan.

Une cellule téléphonique pour les familles à l'hôpital de Mulhouse

Sur le pont depuis le début de l’épidémie, Jacques Schmitt, médecin urgentiste à Mulhouse, s’est donné pour mission de tenir informé les familles. Il leur permet d’échanger avec les malades avant de les endormir.

“On annonce quand même des choses qui sont graves, que la personne a des problèmes respiratoires aigus, qu’on va devoir l’endormir, qu’on va les mettre sous respirateur. Je pense que ça leur fait du bien, je pense qu’ils sont contents et que les familles sont en général plutôt heureuses d’avoir eu ce coup de fil, d’avoir pu parler à leur proche”, indique-t-il. 

Depuis une semaine, l’hôpital de Mulhouse a mis en place une cellule téléphonique spécialement dédiée aux familles.

Florian Chevallay et Mahauld Becker-Granier avec Guillaume Descours