"On relâche un peu la vigilance": après deux semaines de confinement, certains Français admettent faire moins attention

Plus de deux semaines après le début du confinement, il y a pourtant plus de monde dans les grandes villes depuis quelques jours. La météo clémente n'a visiblement pas aidé certains Français à rester chez eux. Le gouvernement craint un relâchement avec le début des vacances scolaires demain.
Petite halte sur un banc pour rêvasser devant la rivière, ou une promenade pour se dégourdir les jambes en famille. Depuis quelques jours, le relâchement se fait sentir à Lille. Ce jeune de 20 ans se sert de son attestation employeur pour rejoindre ses amis le soir.
“On se voit en appartement comme des potes quoi. On se fait un petit apéro, c’est le printemps, on se met sur les terrasses ou les balcons. On m’a fait la remarque donc je culpabilise. Mais on se sent invincible peut-être”, indique-t-il.
Loin de se sentir invincible avec sa fille à l'arrière de son vélo, Béatrice l'admet pourtant, lorsqu’Edouard Philippe évoque le déconfinement, il ne l'encourage pas à rester disciplinée.
“Ca fait du bien parce que du coup ça donne des perspectives. Mais en même temps, c’est peut-être pour ça qu’on relâche un peu la vigilance et les gestes barrières. On a l’impression que ça va mieux alors que les chiffres ne sont pas bons. Donc c’est dommage”, admet cette maman.
Colère des soignants
En première ligne contre le coronavirus, beaucoup de soignants se sentent désarmés. Alexis est aide à domicile, à Dunkerque.
“J’ai trouvé ça affolant de voir autant de monde dehors. Il y avait des gens dans la rue, des groupes, des jeunes, des moins jeunes, des personnes âgées. On se croirait en période estivale où les gens vont se promener avec les enfants à trottinette, et puis les parents, les copains, les copines. Nous, on prend toutes les précautions imaginables et puis il y a des personnes dehors. Si les gens voyaient ce qu’on voit, ce qu’on vit au quotidien, je pense que ça ferait réfléchir”, indique-t-il.
Jeudi soir, le Premier ministre a de nouveau exhorté les Français à un effort collectif. Edouard Philippe a tenu à le rappeler, "le virus n'est pas en vacances".