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Placé en deuxième ligne face au Covid, comment vont les agriculteurs un an après?

Il y a tout juste un an, dans une lettre adressée aux agriculteurs leur ministre Didier Guillaume assurait compter sur eux dans cette crise. Douze mois après cet appel à la mobilisation, nous partons dans le Nord, dans l'étable de Jean-Christophe, éleveur de vaches laitières et de volailles.

La récolte, l'ensilage de l'herbe, c’est un travail collectif, entre voisins. Mais l'an dernier pour la première fois en 30 ans de carrière, Jean-Christophe l'a presque vécu en solitaire.

“On a fait le boulot, chacun est resté dans son tracteur, on n’est même pas allé se dire bonjour. Habituellement, quand on bâche le silo, on fait ça tous ensemble. Là pour le coup on là fait à deux mon associé et moi. Avec l’arrivée de la crise, on a perdu ce côté convivial du métier et ça a été très dur à supporter pour certains agriculteurs", assure-t-il.

Très vite, la fermeture des cantines, des restaurants, entraîne la chute de la demande. La coopérative laitière exige de réduire la production. “On a réduit un peu l’alimentation des vaches pour qu’elles baissent en production, mais ça ne suffit pas. Donc on a vendu des plus vieilles vaches”, détaille-t-il.

En un an, sa production a baissé de 20% sans aucune compensation, ni prime, regrette-t-il, alors que son travail était jugé "essentiel" en mars dernier par le ministre de l'Agriculture.

“Les messages qui sont arrivés du gouvernement étaient assez positifs puisqu’ils nous disaient continuer de produire, on a besoin de vous. Aujourd’hui avec un an de recul, c’est un peu comme un soufflet. La deuxième ligne, on y est, et on aura rien dénonce-t-il.

L'appel du gouvernement l'an dernier à aider le monde agricole a attiré quelques éphémères curieux, mais depuis dans le secteur, les exploitations peinent toujours à recruter. 

Caroline Philippe avec Guillaume Descours