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Santé

Plus de 41% des personnes âgées jugent le vaccin contre la grippe "inutile"

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Les personnes âgées françaises seraient plus de 41% à considérer le vaccin contre la grippe comme "inutile", selon une enquête publiée ce mardi par Santé publique France, alors que 8 patients sur 10 admis en réanimation à cause du virus ne sont pas vaccinées.

Alors que l'épidémie de grippe est plus virulente cet hiver que lors des dernières années, les personnes âgées tournent le dos à la vaccination. Plus de 41% d'entre elles jugent ce vaccin "inutile" selon une enquête publiée mardi par Santé publique France. Plus de 13% des sondés redoutent des effets indésirables. Pourtant dans les services de réanimation des hôpitaux, ils sont 8 sur 10 à ne pas être vaccinées.

Dans cette enquête, les chercheurs se sont notamment intéressés au profil social des personnes âgées opposées au vaccin. Dans leurs conclusions, ils évoquent une photographie de la vaccination "marquée par les inégalités sociales et territoriales de santé".

Par exemple, les personnes diplômées avec au moins un bac+5 sont davantage vaccinées que les autres (71,5% contre 64,3% pour celles de niveau bac ou inférieur). Même constat pour les personnes les plus aisées financièrement vaccinées à 71%, près de 10% de plus que celles disposant d’un revenu modeste.

Un taux de vaccination inférieur à l'avant-Covid

Les personnes âgées vivant dans de grandes agglomérations (69,1%), où "les risques d'exposition au virus sont plus importants du fait d'interactions sociales nombreuses", se font également davantage vacciner que celles de milieu rural (62%).

En France, les taux de vaccination contre la grippe se sont améliorés l'hiver suivant l'apparition du Covid-19, avant de baisser à nouveau. Il est même passé en-deçà de celui d'avant-pandémie.

Pour l'Académie de médecine, la vaccination des seniors doit devenir un "objectif prioritaire de santé publique", car elle augmente "la durée de vie active et autonome", évite formes graves et complications des maladies, ainsi que le "déclin fonctionnel post-infectieux" notamment.

Romain Houg (avec AFP)