Pollution de l'air: "Ça nous enlève des années et des années d'espérance de vie, c’est une injustice"

La pollution de l'air dans les grandes villes est tellement importante que d'y passer quelques jours équivaut à fumer entre une et quatre cigarettes. Pourtant, cela n’empêche pas les touristes d’affluer dans la capitale parisienne.

Respirer l'air parisien est aussi dangereux que de fumer! C'est ce que révèle une étude de l'ONG européenne Transport et Environnement, publiée par Le Parisien ce vendredi.

Par an, un parisien fumerait 183 cigarettes 

C'est l'institut américain Berkeley Earth qui a mis en place ce mode de calcul via les particules fines émises à cause de la pollution. Ainsi, passer quatre jours à Paris correspond à deux cigarettes fumées, que l'on soit un adulte ou un enfant. A Londres, on passe à 2,75 cigarettes, trois pour Milan, quatre pour Prague, mais une seule pour Dublin ou Barcelone.

Par an, un parisien fumerait donc 183 cigarettes soit neuf paquets. Certains touristes ont renoncé à des destinations de vacances comme HongKong ou Pékin, notamment à cause des effets néfastes de la pollution de l'air sur leur santé. Selon une étude de la Commission européenne, la qualité de l'air est la principale préoccupation environnementale des citoyens de l'Union européenne, juste après celle du changement climatique.

"C'est important de faire quelque chose"

Les touristes à Paris sont aussi nombreux à subir, malgré eux, les effets de la pollution de l'air. Pour autant, la plupart ne souhaiteraient pas changer leur destination de vacances.

Ariane vient de Barcelone. En visite sur le parvis de la Cathédrale Notre-Dame, elle ne comprend pas que la pollution soit un tel problème dans la capitale: "Je n’aime pas fumer et la santé c’est très important. Je crois qu’il y a un problème avec ça donc c’est important de faire quelque chose".

"Je ne peux pas dire que ça va influencer ma destination de vacances"

Victoria elle, connait bien les grandes villes. Originaire de Moscou en Russie, la pollution de l'air ne risque pas de lui faire changer de destination.

"Dans toutes les grandes villes, dans toutes les capitales l’air est pollué car il y a beaucoup de voitures. Je ne peux pas dire que ça va influencer ma destination de vacances si j’ai décidé d’aller quelque part pour l’architecture ou autre, ça ne va pas influencer ma décision".

"C’est comme un tabagisme passif"

Un risque sanitaire majeur pour les adultes comme pour les enfants qui doivent supporter cette pollution qui s'impose à eux, selon Olivier Blond, président de l'association Respire.

"C’est comme un tabagisme passif. C’est quelque chose qu’on subit. On n’a pas choisi d’allumer une cigarette, on n’a pas choisi de prendre sa voiture, et pourtant, on est victime de cette pollution. Elle nous enlève des années et des années d’espérance de vie. C’est une injustice".

La pollution de l'air en région parisienne c'est en moyenne 2 ans d'espérance de vie en moins.

Margaux Boddaert (avec C.P.)