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Pollution des eaux: une étude montre que "l'agriculture intensive continue de faire des dégâts"

Selon une étude de l'association UFC – Que Choisir publiée lundi, la moitié des rivières et un tiers des nappes phréatiques sont contaminées par les pesticides. Alain Bazot, président de l'association, est venu dans Bourdin Direct ce mercredi dénoncer cette situation qui a un coût pour le consommateur.

Le constat est alarmant: l'eau des rivières et des nappes phréatiques en France est dans un "état calamiteux", selon les conclusions d'une étude de l'association de consommateurs UFC - Que Choisir, publiée mardi. Dans 53% des rivières analysées et dans 31% des nappes phréatiques, les pesticides dépassent la norme définie pour l’eau potable. Entre 2005 et 2016 l'état de nos rivières et de nos nappes phréatiques s'est dégradée, malgré "tout un tas de plans de prévention", a rappelé ce mercredi dans Bourdin Direct Alain Bazot, président de l’UFC - Que Choisir.

"Rien ne bouge, a-t-il regretté. L'agriculture intensive continue de faire des dégâts. Depuis 20 ans la quantité d'utilisation des engrais chimiques n'a pas varié. En 5 ans, si le volume de pesticides utilisé à diminuer, l'effet actif de ces engrais a augmenté de 18%. Qu'on ne nous dise pas qu'il y a une baisse. C'est une folie. Nous avons un problème de gestion de l'eau en France".

"On préfère payer pour dépolluer que faire du préventif"

"C'est un cri d'alarme parce que les consommateurs ne s'en rendent pas compte, a poursuivi Alain Bazot. A coup de traitements extrêmement chers, qu'ils paient, on leur sert de l'eau (dépolluée).

"Les agences de bassin sont là normalement pour gérer la ressource aquatique et la protéger. Mais ces agences sont tenues en grande partie par la profession agricole, avec la complicité des élus locaux. Et depuis 25 ans ces agences préfèrent utiliser la redevance payée par les consommateurs pour dépolluer les cours d'eau et nappes phréatiques, plutôt que de faire du préventif. On préfère souiller l'eau et après la dépolluer à grands coups de millions payés par le consommateur plutôt que de faire du préventif, qui couterait pourtant deux fois moins cher", s'est désolé Alain Bazot.

P. G. avec J-J. Bourdin