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Pourquoi le pass sanitaire obligatoire pour les médecins renforce les déserts médicaux

Dans la commune de Chabris, il est devenu quasi impossible de consulter un médecin depuis une semaine. Avec des conséquences pour les patients et pour les autres praticiens qui continuent de travailler dans les communes environnantes.

L’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale des soignants a des effets pervers dans les territoires ruraux. L’obligation vaccinale des soignants a conduit certains médecins à mettre fin à leur activité.

Cela pose notamment de gros problèmes dans des zones, qui sont déjà des déserts médicaux. C’est le cas dans L’Indre, un des départements les plus touchés par ce problème de désert médical.

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Noémie, 31 ans, résume bien l’état d’esprit des habitants des 2700 habitants Chabris. “Aujourd’hui, il ne faut pas être malade”, indique-t-elle. Cette mère de deux enfants n’a pas le permis de conduire. Alors depuis que son médecin, non vacciné, a dû fermer son cabinet, elle se retrouve sans solution.

“C’est embêtant, tout ça pour un vaccin surtout. Après, il faut respecter son choix, il ne voulait pas, il ne voulait pas. Mais si on enlève les médecins, il n’y a plus de médecins et on se retrouve à Chabris sans rien, on est coincé”, assure-t-elle.

Une charge de travail énorme pour les médecins

Certains patients sans moyen de locomotion, coincés. Et d’autres qui affluent dans les cabinets des communes voisines. C’est le cas à Valençay à 13 km de la où la généraliste Sylvaine Le Liboux se démène pour prendre un maximum de patients.

“On est dans un département où les médecins ont deux à trois fois plus de patients que la moyenne nationale déjà. Donc même si on a 4-5 patients de plus par jour, c’est énorme. On finit plus tard, moi, je me demande même si je ne vais pas devoir travailler sur mon jour de congé hebdomadaire”, indique-t-elle.

Elle ne remet pas en cause l’obligation vaccinale des soignants. Mais déplore la passivité des autorités face aux problèmes des déserts médicaux. Une nouvelle fois mis en lumière par cette crise sanitaire.

Marie Regnier avec Guillaume Descours