Qui est le docteur Alain Carpentier, l'inventeur du premier cœur artificiel autorisé à la vente
Le docteur Alain Carpentier, l’inventeur du cœur artificiel Carmat vient de voir son œuvre obtenir l’autorisation de mise sur le marché. C’est un aboutissement, la réalisation d’un rêve pour un homme de 87 ans. Il n’y a pas d'âge pour triompher. Son bébé, le cœur artificiel Carmat, a obtenu mercredi la certification européenne qui lui permet d'être commercialisé dans le monde entier. Ce qui va commencer dès le milieu de l’année prochaine.
C’est le projet de toute sa vie. Ce chirurgien cardiaque avait déjà inventé dans les années 60 une valve cardiaque révolutionnaire faite avec des tissus d’animaux. Comme personne n’y croyait en France, il était allé la fabriquer en Californie.
Quelques années plus tard, il travaille à la construction du premier cœur artificiel, entièrement implanté et autonome. Et cette fois il rencontre un Français qui y croit. Cet homme, c'est Jean-Luc Lagardère, patron d’EADS et de Matra, les Airbus et les missiles. Lagardère va apporter les fonds et les meilleurs ingénieurs en aéronautique, ceux qui avaient conçu le Rafale.
Plusieurs expériences concluantes
Ils vont travailler 20 ans et aboutir en 2013. Ce jour-là Alain Carpentier implante pour la première fois sa machine dans le corps d’un homme de 76 ans à l'hôpital Pompidou à Paris. Alain Carpentier a déjà 80 ans. Le patient qui était en phase terminale va survivre 74 jours avec une machine à la place du cœur.
Ensuite une étude internationale a été lancée. Avec une première implantation à Nantes en 2016, et une treizième année au Danemark. Les premiers patients sont morts, mais au Kazakhstan un homme a survécu 8 mois avec le cœur Carmat, avant de recevoir en août dernier une greffe de cœur normal. La machine l’a sauvé.
C’est l’aventure d'une vie qu’Alain Carpentier a vécu en famille. Sa femme elle-même chercheuse a toujours été à ses côtés. Ils habitaient un appartement de fonction dans l'hôpital Broussais à Paris. Leurs enfants ont fait leur premier pas dans les couloirs et devinez quoi, ils sont tous devenus médecins. À 87 ans, Alain Carpentier ne parle pas de prendre sa retraite. Il continue à diriger son projet de façon assez autoritaire. Il est assez paternaliste, un peu caporaliste. C’est protestant et un patron à l’ancienne. On ne se refait pas.