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Recommandé mais pas obligatoire, pourquoi le télétravail peine à devenir la norme

Malgré la circulation active du virus, le télétravail n'est pas aussi pratiqué que pendant le confinement, lorsqu'un quart des salariés travaillaient de chez eux. Et ça se voit dans les transports franciliens, surtout en heure de pointe.

Le gouvernement invite à télétravailler "autant que possible" dans les zones d'alerte renforcée et maximale, dont Paris et la petite couronne, sans pour autant ordonner qu'il soit systématique. Pourtant tous les matins et tous les soirs en semaine, cette ligne du métro parisien est bondée. Impossible de respecter la distanciation physique. Mais les passagers qui vont travailler comme Yann n’ont pas le choix.

“Le métro compte tenu du nombre de populations qui prend ce genre de transport, ce n’est pas tenable, notamment pendant les heures d’affluence, le matin et le soir. Aujourd’hui tout le monde porte un masque, mais oui, forcément, on y pense. On se dit que si on attrape le covid, ce sera probablement plus dans les transports en commun qu’à domicile ou sur site dans son entreprise”, indique-t-il.

Seul un salarié sur dix est en télétravail selon les derniers chiffres du gouvernement. Comme beaucoup, Pierre-Yves n’y a pas droit. Le présentiel est indispensable dans son entreprise. “Moi, je suis dans le conseil donc effectivement la relation avec le client est liée à notre présence. On crée du contact et on l’entretient donc c’est important d’être à côté du client et de le voir. Donc, pour nous, c’est un frein la distance”, explique-t-il. 

Des foyers de contaminations en entreprise

Dans l’entreprise de service numérique Jouve, 80 salariés sur 700 travaillent à distance alors qu’ils étaient 600 pendant le confinement. Le PDG Thibault Lanxade cherche des solutions pour favoriser le télétravail, mais cette adaptation prend du temps. 

“Je ne peux pas me permettre aujourd’hui, sauf si le gouvernement venait à me le demander, de reconfiner ou de remettre en télétravail l’intégralité de mes collaborateurs. On est passé d’un stade d’urgence absolue à une recommandation très forte, ce qui n’est pas totalement la même chose. Moi ce qui est important aussi c’est que je maintienne une cohésion dans mon entreprise pour m’assurer que je puisse être en capacité de délivrer de façon à optimum les projets que j’ai”, précise-t-il. 

25 % des foyers de transmission sont détectés en entreprise, loin devant les transports seulement 1,2 % mais là-aussi le risque existe rappelle le docteur Jean-Paul Ortiz. “On peut être proche d’une personne porteuse qui ne le sait pas forcément, parce qu’elle est asymptomatique, qui n’est pas protégée et qui va diffuser le coronavirus autour d’elle et possiblement vous contaminer”, explique-t-il. 

Et pour limiter ce risque, rappelle le médecin, ne pas oublier de se laver les mains après avoir pris les transports en commun

Victor Joanin et Benoît Ballet avec Guillaume Descours