Rendez-vous médicaux: des délais trop longs pour voir des spécialistes, même en urgence

C’est la conséquence bien visible de la pénurie de soignants. Pour voir un gynécologue, un ophtalmo, un dermato, il faut attendre des semaines voire des mois. Et même quand votre vie en dépend, ça peut être compliqué.
Yana a écrit a RMC pour nous alerter sur la situation de son fils de 17 ans. Fin juillet, il fait une crise d’épilepsie chez elle, en région parisienne. Résultat: un bras cassé, soigné à l’hôpital. Mais l’adolescent doit voir un neurologue et passer un examen indispensable, un électroencéphalogramme.
Il lui faut un traitement pour éviter une nouvelle crise qui pourrait avoir des conséquences dramatiques. Et là, tout se complique. Premier créneau disponible: trois mois et demi plus tard. Et c’est pareil dans tous les hôpitaux de la région.
La maman, désespérée, a fini par trouver dans le privé. Son fils a passé l’examen le 8 août dernier. 390 euros payés de sa poche. Il a rendez-vous ce lundi 26 août avec le neurologue, dans un cabinet privé, là encore, qui applique des dépassements d’honoraires. Il espère pouvoir faire sa rentrée 2024 normalement en classe de terminale, lundi prochain.
Certains territoires en grande difficulté
Aujourd’hui, pour voir un spécialiste plus rapidement en France, il faut avoir les moyens de payer. C’est une réalité. En tout cas, ça aide. Mais ça dépend d'où vous habitez: il y a de fortes disparités selon les régions et l’Île-de-France n’est pas épargnée.
La Fondation Jean Jaurès nous apprend qu’une quinzaine de départements sont en grande difficulté dans sept régions de France. C’est le cas dans le Gers, les Côtes-d’Armor, le Calvados, le Territoire de Belfort ou encore l’Ardèche.
Des délais moins longs qu'il y a sept ans
Mais dans cet océan de mauvaises nouvelles, il ne faut pas oublier de dire aussi que ça va mieux. Un constat loin du ressenti des patients mais pourtant bien vrai.
Les délais pour obtenir un rendez-vous médical restent longs, trop longs, mais moins longs qu’il y a sept ans. À l’époque, pour voir un ophtalmo, il fallait attendre en moyenne 117 jours contre 25 aujourd’hui, 68 pour un gynécologue contre 22 désormais.
Pour nous alerter, une adresse mail: canousconcerne@rmc.fr