"Sauvons nos restaurants oui, mais sauvons nos vies": des restaurateurs appellent à la patience quant à la réouverture des établissements

Ils ont obtenu davantage d'aides pour survivre à la crise. Dont l'élargissement du fonds de solidarité aux entreprises de moins de 20 salariés et moins de 2 millions de chiffres d'affaires annuel.

Les cafés, bars et restaurants vont devoir attendre encore un peu avant d'être fixés sur leurs sorts. Déjà en grande difficulté, les acteurs de l'hôtellerie-restauration étaient en visioconférence avec le chef de l'Etat vendredi en présence des ministres concernés. Ils n'ont pas obtenu de date de réouverture pour leurs établissements. Le gouvernement se prononcera d'ici à la fin du mois de mai.

Les restaurateurs doivent ainsi prendre leur mal en patience. Bruno Doucet est le chef et propriétaire du restaurant La Régalade Saint-Honoré à Paris. Et comme beaucoup dans la profession, il comprend que le gouvernement ait besoin de temps.

“Ce n'est pas à nous, les cuisiniers, de décider quand il faut rouvrir nos restaurants. Sauver nos restaurants et nos boîtes oui, il faut le faire, mais sauvons nos vies. On nous a fait fermer nos restaurants en quatre heures de temps, je pense qu’on peut prendre un peu plus de temps pour les rouvrir”, indique-t-il. 

Des établissements font des tests

Des restaurateurs ont envoyé au gouvernement un guide pour rouvrir les établissements dans de bonnes conditions sanitaires. En espaçant les tables notamment. Julien Dargau gère deux restaurants totalement à l'arrêt depuis 6 semaines à Lyon et il a fait le test.

“On est parti du principe qu’il fallait un mètre cinquante entre chaque table. On a supprimé les tables en trop, on a réorganisé la salle. On a vu combien de tables, il nous restait”, explique-t-il. 

De 30 à 40% de capacité d'accueil en moins et à peu près autant en chiffres d'affaires. En attendant la réouverture, avec 17 salariés, ce restaurateur va pouvoir bénéficier de l'élargissement du Fonds de solidarité. Quelques milliers d'euros qui vont faire beaucoup de bien à la trésorerie.

Pierrick Bonno avec Guillaume Descours