Sécurité sociale: comment le gouvernement veut être à l'équilibre d'ici 2029

La ministre des comptes publics Amélie de Montchalin promet un retour à l’équilibre des comptes de la Sécurité sociale en 2029.
Si la situation des finances de l’Etat en général est grave, celle des comptes de la Sécurité sociale est catastrophique, jugée "hors de contrôle" même par la Cour des comptes, avec une perte de contrôle extrêmement brutale et un risque de cessation de paiements.
Entre 2010 et 2019, la Sécu était revenue à l’équilibre. Mais en 5 ans le déficit a explosé et devrait atteindre encore 24 milliards d’euros en 2028, malgré la réforme des retraites. à cause notamment de pertes de recettes et d'une hausse des dépenses maladies alors que la sécurité sociale gère aussi les volets vieillesse (retraite et veuvage), famille (handicap et logement), accidents du travail et maladies professionnelles.
Comment la Sécu peut-elle redresser ses comptes ?
Beaucoup de rapports et de pistes ont été proposées ou sont en cours d'élaboration. Avec un seul objectif: plus de recettes et moins de dépenses. Pour y parvenir, il y a deux possibilités: les mesures de rationalisation, plutôt indolores et les mesures d’économies plutôt douloureuses.
La rationalisation, c’est la lutte contre tous les gaspillages: on pourrait gagner 5 à 7 milliards d’euros en ramenant les frais de gestion de la sécurité à la moyenne européenne notamment en évitant le gaspillages de médicaments qui coûte entre 1 et 2 milliards par an.
Les économies, ce sont les mesures qui vont coûter aux entreprises et aux particuliers. La cour des comptes propose de recalibrer les presque 80 milliards d’allègements de cotisations sociales dont bénéficient les sociétés.
Concernant les Français, beaucoup d’experts préconisent la sous indexation des retraites par rapport à l’inflation (4 milliards), un cumul-emploi retraite moins avantageux, et la soumission aux cotisations sociales des primes d’intéressement et de participation (3 milliards).
Lutter contre la fraude
La fraude, c'est aussi un vrai coût: le Haut Conseil au financement de la protection sociale (HCFiPS) l’estime à 13 milliards d’euros chaque année, sur lesquels l’Etat ne récupère que 600 millions d’euros. C'est majoritairement de la fraude aux cotisations, bien plus que de la fraude aux prestations.
Des progrès doivent être faits en évitant les sujets sensibles médiatiquement mais peu représentatifs financièrement: la fraude aux faux centenaires, c’est dérisoire, tout comme les retraites à l'étranger, notamment vers l'Algérie qui ne représente que 80 millions d'euros.